Deux conceptions culturellement différentes de la précaution font débat à l’heure actuelle. La première, en vigueur dans les pays de droit romain, érige la précaution à hauteur d’un principe de droit. La seconde, dans les pays anglo-saxons, préconise plutôt une approche de précaution. Cette dernière a pour différence d’être juridiquement non contraignante. L’idée de précaution peut être entendue comme une règle responsable d’aide à la prise de décision pour les pouvoirs publics ou les décideurs technologiques. Le principe de précaution n’est ni un principe antiscience ni un principe anti-progrès. En effet, il encourage l’accroissement des connaissances scientifiques pour lever les incertitudes et dénonce l’idéologie du risque zéro.
Lorsqu’on est dans le cadre de la précaution, alors on peut envisager des actions proportionnées et révisables afin de réduire les dommages. En même temps, il faut accroître les connaissances scientifiques afin de lever l’incertitude. Si et seulement s‘il s’agit d’un cas d’incertitude scientifique couplé à des risques de dommages graves et irréversibles, alors on peut prétendre à l’application du principe de précaution. On parle de principe si la précaution est régie par la loi, sinon on parle d’approche.
Le principe de précaution en équation est repris ci-après: