Peu d’outils de développement suscitent autant d’enthousiasme que celui du microcrédit (LABIE M., 1999). Cela peut s’expliquer par le fait que la microfinance donne aux pauvres les moyens de sortir de leur condition précaire, contrairement aux politiques d’aide au développement menées précédemment et qui maintenaient les pauvres dans un état de dépendance par l’offre de services sociaux gratuits (DEBREY V., 2005). Néanmoins pour être effectivement ce levier efficace du développement, la microfinance doit changer d’échelle et s’engager sur la voie de la viabilité financière (CERISE, 2009).
Par l’offre de services financiers aux personnes exclues du système financier classiques, essentiellement des pauvres, d’une manière pérenne en vue d’améliorer leur niveau de vie, la microfinance fait face à deux objectifs. Sociaux d’une part et financiers d’une autre part. D’aucuns estiment qu’il y a un arbitrage entre ces objectifs (NIYONGABO E 2007 ; GUIRAUD 2009), d’autres par contre pensent qu’il y a compatibilité et complémentarité (LAPENU 2007). Il y en a aussi ceux qui voient la neutralité. Pour mieux position notre recherche par rapport à toutes ces discussions théoriques, cette section s’articule autour de principaux aspects du « double bottom line »(5) en microfinance afin de relever les différentes relations existantes.
5 Double botton line est une expression anglaise couramment utilisée dans la littérature en microfinance pour désigner sa double mission.