Après une vingtaine dʼannées de discours et dʼinitiatives autour de la transdisciplinarité artistique en Suisse Romande, spécialement pour désigner les mélanges artistiques touchant les arts de la scène, la question de leur présentation et de leur encouragement me semble rester entière. En effet, de mon poste de directeur du festival Les Urbaines, pur produit de cette époque dʼidéalisme artistique, je constate la lenteur de lʼadaptation des structures à cette révolution dont on a peut-être, et cʼest là le postulat de ce mémoire, pas encore bien compris les enjeux et les opportunités.
Dʼautres artistes, originaires des arts du spectacle mais surtout des arts visuels, sʼapprêtent à reprendre ce flambeau. Toutefois, leur progression et leurs velléités artistiques différentes semblent freinées par la lenteur des institutions, spécialisées en disciplines, structurellement plus enclines à solidifier lʼexistant plutôt que de prospecter dans le bouillonnement parfois ingrat des nouvelles tendances artistiques.
Après de nombreuses prophéties transdisciplinaires, où en est notre réflexion dans le domaine? La segmentation des institutions (théâtres, salles de concert, centres dʼart, etc.) et de lʼencouragement à la culture en disciplines (arts visuels, théâtre, danse, musique, cinéma…) est-elle encore un modèle efficace dans le paysage culturel romand de 2010? Lʼinnovation artistique de ces 15 dernières années s’essouffle-t-elle face à une vision politique et institutionnelle morcelée de la création? Quelles solutions pouvons-nous imaginer pour encourager, présenter, stimuler des projets qui ne rentrent pas directement dans les cadres actuels de monstration et de subventionnement?
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