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1. Introduction

Depuis quelques années maintenant, les médias sociaux se développent de plus en plus et occupent une part de plus en plus importante dans la vie des Français. Selon l’étude de KantarSport, Kurt Salmon et Audencia Nantes(1), les médias sociaux « sont un nouveau canal de communication, de transfert de données au travers des réseaux sociaux, cela représente une nouvelle manière de diffuser de l’information. Concrètement, sous cette appellation sont regroupés des dizaines d’outils permettant l’interaction entre l’éditeur de contenu, l’internaute et le contenu lui-même […] Ils sont généralement accessibles à tous gratuitement ».

Le site Médiamétrie publiait en juin dernier son baromètre annuel des réseaux sociaux(2), dans cette infographie on peut noter que 32 millions de français sont inscrits sur un réseau social, soit 80 % des internautes, et 7,5 millions d’entre eux les utilisent depuis leur téléphone mobile. Les inscrits sont, de plus, très assidus avec près de 2 sur 3 les visitant tous les jours.

Nous en reparlerons plus en détail par la suite. En suivant cette logique de développement des réseaux sociaux, les enceintes sportives ont pour une grande majorité intégré ces derniers dans leur stratégie marketing globale, en étant présent sur certains d’entre eux tel que Facebook, Twitter, Instagram, développant ainsi une réelle stratégie digitale. Mais sur ce point les États-Unis ont une longueur d’avance sur la France, beaucoup de stades sont capables de fournir un réseau haut débit à tous les spectateurs présents dans l’enceinte, ainsi l’expérience du consommateur prend une dimension complètement différente. Le simple fait de pouvoir se connecter via son smartphone permet à l’organisateur de proposer un grand nombre de services supplémentaires. Boris Helleu, Maître de Conférences à l’Université de Caen Basse-Normandie, définit le stade connecté ou stade 2.0 comme “l’idée d’un stade qui existe en dehors de l’évènement, qui prend la parole sur les réseaux sociaux et qui interagit avec ses fans”. L’idée de Stade 2.0 c’est d’accompagner le client durant l’intégralité de son parcours et de son expérience :

– avant l’évènement : de chez lui au stade
– durant l’évènement
– après l’évènement : après-match + retour

Plus concrètement, l’idée est d’accéder à une multitude de services via son smartphone (ou sa tablette) : connaître les conditions de circulation aux alentours de l’enceinte, accéder aux horaires des transports en commun, dématérialiser le billet sur le smartphone, être guidé jusqu’à son siège, commander une boisson, payer un sandwich, avoir accès aux ralentis et aux statistiques depuis les tribunes, noter le match, participer à des jeux, échanger sur les réseaux sociaux, avoir accès aux informations concernant les prochains évènements au stade ainsi qu’à la billetterie, bénéficier d’un contenu exclusif comme des interviews avant-match des joueurs… On peut imaginer encore de nombreuses possibilités d’améliorer le confort et l’expérience du public.

À l’heure actuelle, aucun stade en France ne dispose de cette technologie, pour des raisons que nous expliquerons par la suite. Mais quelle est la situation des stades connectés en France ? Quel avenir ont-ils ? Pour autant est-ce que le fait de connecter un stade permettrait d’augmenter l’affluence et la consommation des spectateurs ? Quel rapport auraient les spectateurs français avec ces stades 2.0 ?

Nous chercherons dans un premier temps à expliquer la digitalisation de la consommation du sport en France, puis nous verrons quels sont les enjeux des stades connectés et ferons un état des lieux de ce qui existe à l’étranger et en France. Dans un second temps nous essayerons de comprendre la situation des stades 2.0 en France avant de montrer quelles sont les attentes des consommateurs de spectacles sportifs français vis-à-vis de ces stades connectés.

Notre hypothèse est que certes nous avons affaire à une véritable digitalisation de la consommation du sport, mais que pour l’heure disposer d’un stade connecté n’est pas pour les spectateurs sportifs français une priorité.

Pour tester cette hypothèse, nous avons choisi d’utiliser deux méthodes complémentaires l’une de l’autre, l’entretien de recherche, et le questionnaire. En parallèle, la recherche bibliographique et documentaire nous a aidés à compléter divers manques d’informations. Les entretiens nous permettront de recueillir l’avis d’expert sur le sujet, afin de comprendre la situation des stades 2.0 en France, expliquer le retard par rapport à d’autres pays, et ce qu’ils pensent de l’avenir des stades connectés en France. Le questionnaire nous permettra de connaître plus précisément les attentes du spectateur français en termes de stade connecté.

1 KantarSport, Kurt Salmon et Audencia Nantes, Le temps des Français dédié au sport, 2012, http://www.kurtsalmon.com/uploads/2012_Etude%20Sport%20 %20web_HD.pdf
2 Médiamtérie, Baromètre annuel des réseaux sociaux – 3ème vague, 24 Juin 2013, http://www.mediametrie.fr/comportements/communiques/barometre-annuel-des-reseaux-sociaux-3emevague.php?id=886#.UiHlYGRdeGg

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