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§1/ La micro-assurance sera-t-elle à la hauteur des espoirs qu’elle suscite ?

ADIAL

La micro-assurance, associée au micro-crédit peut s’annoncer comme une voie
prometteuse pour renforcer l’entrepreneuriat et le nombre d’entreprises en France. Elle
s’annonce également comme un moyen de lutter contre l’exclusion, en aidant des individus
dans la difficulté à se réinsérer en retrouvant des projets, un travail et des revenus.
Face à ces enjeux, plusieurs questions restent encore. En premier lieu, la question est
posée de savoir si le mode de distribution de la micro-assurance est adapté et surtout s’il est
suffisamment réactif pour couvrir toute la clientèle potentielle, entre autres pour les personnes
créant sans passer par un réseau partenaire ou qui ne se font pas aider. De même, se pose la
question de savoir si il n’est pas souhaitable d’ouvrir la possibilité d’assurer des prospects
dont le dossier a été validé par un réseau d’aide à la création partenaire, mais qui n’ont pas
demandé de financement.
Ensuite, la question de savoir si les candidats potentiels à la création franchiront
massivement le pas pour devenir chefs d’entreprise est posée. Les derniers chiffres incitent ici
à un optimisme certain, dans la mesure où après l’année 2006 considérée comme une « année
record » pour la création d’entreprise par les spécialistes44, le mois de juin 2007 a été
synonyme de record pour la création d’entreprises. Ainsi, 28038 entreprises ont vu le jour en
juin dernier. Ces chiffres équivalent à une croissance de 13,4% par rapport au mois de juin
2006 et à une hausse de 7,6% par rapport à mai 2007. Il semble donc que l’esprit
entrepreneurial soit en train de conquérir progressivement la France et nous pouvons de ce fait
nourrir l’espoir de voir la micro-assurance participer à ce mouvement et l’accompagner.
D’autres questions peuvent se poser, une fois que le créateur micro-assuré a créé son
entreprise, sur l’évolution que celle-ci va avoir. En effet, cette entreprise s’avèrera-t-elle
économiquement viable, à terme, pour subvenir aux charges et assurer un revenu décent à son
chef ? Les premières expériences de ce type d’entreprises semblent accréditer la thèse que
c’est possible. Mais, des marchés très locaux pourront-ils assurer durablement au créateur
d’avoir une clientèle à satisfaire ?
Enfin, une fois à la tête de son entreprise, le créateur aura-t-il l’opportunité et la
volonté de la développer pour ensuite avoir des salariés et devenir créateur d’emploi ? En
effet, l’INSEE a relevé que 86,5% des entreprises crées en 2006 n’avaient en fait créé qu’un
seul emploi, celui du chef d’entreprise. L’arme est ici à double tranchant. Si le créateur
souhaite développer son entreprise, les résultats de l’effet du micro-crédit et de la microassurance
peuvent être probants. Si, au contraire, le créateur ne souhaite que maintenir son
seul emploi, les effets seront alors nettement plus limités.
Ainsi, un peu de temps est encore nécessaire pour évaluer réellement l’impact sociétal
de la micro-assurance. Du temps, il en faudra également pour évaluer le projet au niveau de la
technique de l’assurance.

44 L’année 2006 a vu la création de 265120 nouvelles entreprises en France (source : INSEE)

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