Dans son livre Terrorisme et communisme (l’anti-Kautsky), Trotski s’en prend effectivement à l’Ecole marxiste autrichienne, à laquelle appartient d’ailleurs Karl Kautsky209. Cette dernière est, aux yeux de Trotski, sujette à la passivité et à la capitulation : « Le marxisme autrichien est la théorie pédante et majestueuse de la passivité et des capitulations »210. La passivité et la capitulation de cette Ecole marxiste autrichienne, selon Trotski, sont dues au fait que cette dernière s’est laissée prendre au piège du parlementarisme et de la modération bourgeoise. Par conséquent, le marxisme dont cette dernière se réclame est dilué dans le jeu de la légalité bourgeoise, et c’est finalement l’intérêt personnel qui finit par prévaloir chez ces marxistes autrichiens, qui ne se bornent plus qu’à une mauvaise analyse du marxisme, sans jamais mettre en application leur théorie faussée : « Tandis que le véritable enseignement de Marx consiste en une formule théorique d’action, d’offensive, de développement de l’énergie révolutionnaire, d’intensification à outrance de la lutte des classes, l’école autrichienne, elle, s’est transformée en une académie de passivité et de faux-fuyants, est devenue vulgairement historique , a réduit ses buts à l’explication et à la justification des faits, s’est abaissée au rôle de pourvoyeuse de l’opportunisme parlementaire et syndical, a remplacé la dialectique par une casuistique rusée, et finalement, en dépit d’une phraséologie rituellement révolutionnaire, s’est transformée en soutien le plus sûr de l’État capitaliste, en même temps que du trône et de l’autel qui dominaient ce dernier »211. Enfin, en plus d’une théorie marxiste tronquée et désuète dont Trotski accuse l’Ecole marxiste autrichienne, Kautsky est également jugé comme un calomniateur de la politique bolchevique, n’ayant somme toute pas d’alternative à suggérer : « Calomniateur de la politique du parti communiste, Kautsky ne dit nulle part ce qu’il veut et ce qu’il propose »212. 86
Après l’Ecole marxiste autrichienne, les mencheviks, sont également bien placés pour s’attirer les foudres de Trotski et des bolcheviks en général.
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