1.1.1. Définitions :
Une panoplie de définitions inclut celle proposée par : Mahajan (1992, p330) qui
définit la sur confiance comme étant une surestimation de la probabilité d’un ensemble
d’événements, celle proposée par : Daniel, Hirshleifer et Subrahman (1997) qui définissent
l’investisseur sur confiant comme celui qui sur estime la prévision de son propre signal
d’information privée. Cependant, Odean(1998) affirme que les investisseurs ne sont pas
uniquement sur confiants quant à la prévision des signaux d’information qu’ils reçoivent
mais aussi quant à l’interprétation de ces signaux. Et celle proposée par Shiller (1999) dans
laquelle il affirme que les individus sur confiants pensent savoir plus qu’ils ne sachent
vraiment, ils ont tendance à surestimer leurs capacités, connaissances et perspectives.
1.1.2. Caractéristiques :
Griffin et Tversky (1992) affirment que La tendance à se montrer excessivement
confiant quant à son propre jugement de ses propres prévisions n’est pas propre à la
finance, mais celle-ci constitue un terrain adéquat à la répétition de ces phénomènes car la
prévision y est par nature très difficile.
Selon Odean (1998a), L’excès de confiance est une caractéristique des personnes, et
non pas des marchés.
L’excès de confiance peut avoir deux effets, l’un est direct alors que l’autre est
indirect : Daniel, Hirshleifer et Subrahmanyam (DHS) (1998) présentent l’effet direct de
l’excès de confiance, ils exhibent que les investisseurs accordent plus d’importance à
l’information privée dont ils utilisent dans leur choix. L’effet indirect se récapitule dans le
fait que les investisseurs traitent l’information d’abord et ils mènent des choix biaisés à la
suite. En cas de mauvais choix, les investisseurs maintiennent leurs positions malgré
qu’elles sont perdantes et ce pour garder leurs confiances (Odean (1998a)).
Une littérature extensive montre les individus sont généralement sur confiants dans
leurs jugements (Baberis et Thaler (2002)), et ils le sont aussi quant à la précision de leurs
connaissances (Alpert et Raiffa (1982) et Odean (1996)).
Svenson (1981) affirme que les individus sur confiants sur estiment leurs propres
capacités et se perçoivent comme étant plus compétents à évaluer les titres que ce qu’ils
sont réellement de sorte qu’ils sous estiment leurs prévision de l’erreur de variance(16).
Odean (1998) à constaté que l’analyse de la sur confiance d’un seul type de
spéculateur présente une image trompeuse et incomplète, c’est la raison pour laquelle il à
mener une étude sur différents spéculateurs, notamment, les preneurs de prix dans les
marchés où l’information est largement diffusée, les initiés de l’activité stratégique dans
les marchés où l’information est concentrée et les faiseurs du marché, en plus, il à examiné
les marchés où l’information est coûteuse. Les principaux résultats de son étude sont :
– le volume de transaction augmente lorsque les preneurs de prix, les initiés ou
les faiseurs du marché sont sur confiants. Ceci est confirmé par les études empiriques
de Statman et Thorley (1998) qui indiquent que la sur confiance crée de l’activité.
– les spéculateurs sur confiants peuvent causer les marchés à sous-réagir à
l’information des spéculateurs rationnels conduisant à des rendements positivement
corrélés. Les rendements sont aussi positivement corrélés lorsque les spéculateurs
sous-évaluent une nouvelle information et sont négativement corrélés lorsqu’ils la
sur évaluent.
– la confiance excessive réduit l’utilité espérée des spéculateurs qui détiennent
des portefeuilles peu diversifiés. Lorsque l’information est coûteuse et les
spéculateurs sont sur confiants, les spéculateurs informés se trouvent dans une
situation plus pire que les spéculateurs non informé. Barber et Odean (2000) ont
trouvé que les investisseurs individuels, ceux qui spéculent plus activement se
trouvent dans une situation plus pire que ceux qui spéculent moins.
? la confiance excessive accroit la profondeur du marché
? les initiés sur confiants améliorent la qualité du prix, tandis que, les preneurs
du prix l’aggrave.
? les spéculateurs sur confiants font accroitre la volatilité, cependant, les
faiseurs du marché amortissent cet effet.
Afin d’approfondir son étude, Odean en 1999 à établit une cartographie qui met en
évidence que tous les agents économiques sont touchés par l’excès de confiance,
particulièrement lorsque l’environnement dans lequel ils évoluent est complexe.
De nombreuses études empiriques ont été menée afin de mettre en relief l’existence
du biais de la sur confiance.
La première étude empirique avancée est celle dû à l’économiste Odean en 1999
portant sur un échantillon de 10000 comptes de clients d’une société de courtage sise aux
Etats –Unis et couvrant une période allant du janvier 1987 à décembre 1993. Cette étude
stipule que le biais de sur confiance persiste que si l’écart entre les rendements moyens des
titres achetés et ceux des titres vendus n’arrive pas à couvrir les coûts de transaction(17). En
comparant cet écart aux coûts des transactions, Odean parvient à fournir une preuve en
faveur du biais de sur confiance et ce car les rendements moyens des titres vendus
excèdent largement ceux des titres achetés et par conséquent, la différence entre eux est
négative et ne couvre pas les coûts de transaction.
Après cette première étude, Barber et Odean (2001) ont mené une autre étude sur
un échantillon de 78000 ménages américains et sur une période allant de février 1991 à
janvier 1997. Cette étude repose sur le fait que les investisseurs sur confiants croient
fortement en leurs croyances et ignorent les croyances des investisseurs rationnels. Selon
ces deux auteurs, ce comportement parvient à intensifier le volume de transaction, c’est la
raison pour laquelle ils l’on pris comme une variable déterminante pour distinguer les
investisseurs rationnels de ceux affectés par le biais de sur confiance.
Cette étude à débouchée sur deux principaux résultats :
? l’excès de confiance est un biais psychologique commun chez les hommes et
les femmes.
? le degré de sur confiance est plus accentué chez les hommes que chez les
femmes et chez les célibataires que chez les mariés.
Ayant fixé le même but, Kirchler et Maciejovsky (2002) examinent dans leur étude la
sur confiance individuelle dans le contexte d’un marché des actifs expérimentaux. Au
total, 72 participants ont échangé un actif risqué sur six marchés de 12 participants chacun.
Leurs résultats indiquent que les spéculateurs sur le marché des actifs expérimentaux ne
sont pas généralement exposés à la sur confiance. L’existence de la sur confiance est
modérée par la méthodologie utilisée : soit celle des intervalles de la confiance subjective
soit celle de la comparaison de la précision objective à la certitude subjective. Selon la
première méthodologie, les participants sont sur confiants dans 12 des 13 périodes de
négociation. En se basant sur la deuxième méthodologie, les participants ne peuvent être
classés comme sur confiants qu’en trois périodes.
Toutes les études empiriques évoquées ci-dessus se sont mises d’accord sur la
présence d’un excès de confiance parmi les investisseurs malgré la variété des méthodes
économétriques utilisées, des échantillons et des périodes d’études, à l’exception de celle
de Kirchler et Maciejovsky (2002).