En plus de la Libye, la France est intervenue en Côte d‘Ivoire en avril 2011. On pourrait tout autant dire qu‘avant la Libye et la Côte d‘Ivoire, la France était intervenue au Rwanda, au Chad, etc. tant l‘ingérence ou l‘intervention militaire de la France ont été chroniques dans ces pays. En 2004, les troupes françaises avaient ouvert le feu sur la foule à Abidjan, faisant 90 morts et 2 000 blessés(32).
Les interventions militaires de la France en Libye et en Côte d‘Ivoire, ont certains points communs. Tout d‘abord la recherche de la couverture du Conseil de Sécurité de l‘ONU pour légaliser une ingérence flagrante dans les affaires d‘un autre État. Pour ce qui est de la Côte d‘Ivoire, les forces de l‘ONU n‘ont été, d‘évidence, qu‘un paravent à l‘intervention des forces françaises.
Du fait de la répétition de ces pratiques, le Conseil de sécurité apparaitrait aujourd‘hui comme l‘organe d‘une sorte de dictature mondiale à travers une alliance des principales puissances militaires occidentales, USA, Angleterre, France. Ces trois puissances seraient, en général partantes pour toutes les interventions militaires. La Chine et la Russie, en pleine transition industrielle, n‘ont d‘évidence pas les moyens actuellement de s‘opposer à cette domination. Elles réservent apparemment l‘utilisation de leur droit de veto aux situations où leurs intérêts vitaux sont directement touchés, ce qu‘évite d‘ailleurs de faire les puissances occidentales.
Il s‘agit d‘une dictature, car la « Communauté internationale » à laquelle on se réfère, et qui est supposée fournir la justification morale à ces interventions, n‘a jamais été aussi absente et silencieuse au sein de l‘ONU. L‘assemblée générale de l‘ONU, qui en est l‘expression, ne joue plus le rôle de relais de l‘opinion mondiale, qu‘elle remplissait auparavant, quand elle avait par exemple condamné l‘apartheid ou défini le sionisme comme une forme de racisme. Le rôle du Secrétaire général de l‘ONU semble, lui aussi, se réduire de plus en plus à celui d‘un employé docile et effacé du Conseil de Sécurité, qui sert par sa présence d‘alibi dans les conférences internationales, et qui n‘ose même pas s‘inquiéter de la bonne application et du respect des résolutions du Conseil de Sécurité.
32 Djamel Labidi, -Les limites du droit international dans les relations internationales.- paru sur altermonde-sans-frontiere.com le 19 /04/11, http://www.altermonde-sans-frontiere.com/
Page suivante : 1.1.11 Les limites du droit international dans les relations internationales(33)