La Convention des Nations Unies pour la lutte contre la Désertification dans les Pays gravement touchés par la Sécheresse et/ou la Désertification (CNULCD) définit la dégradation des terres comme étant : « la diminution ou la disparition, dans les zones arides, semi-arides et subhumides sèches, de la productivité biologique ou économique et de la complexité des terres cultivées non irriguées, des terres cultivées irriguées, des parcours, des pâturages, des forêts ou des surfaces boisées du fait de l’utilisation des terres ou d’un ou de plusieurs phénomènes, notamment de phénomènes dus à l’activité de l’homme et à ses modes de peuplement, tels que l’érosion des sols causée par le vent et/ou l’eau ».
La dégradation des sols est la perte réelle ou potentielle de productivité ou d’utilité consécutive à des facteurs naturels ou anthropiques. Il s’agit essentiellement d’une diminution de la qualité du sol ou d’une réduction de sa productivité et de sa capacité de régulation environnementale (Lal, 1997).
La dégradation des terres « est un processus qui réduit ou qui détruit la capacité des terres pour la production agricole, végétale et animale, et pour la production forestière. Elle résulte des activités humaines ou elle est un phénomène naturel aggravé par l’effet des activités humaines ». (Brabant P., 2008).
Partant de ces définitions, la dégradation du sol est un phénomène difficile à connaître, et qui ne peut être compris sans la prise en compte de facteurs à la fois biophysiques, démographiques, socio-économiques, politiques etc.
Le concept lui-même a soulevé beaucoup de débats entre scientifiques, chercheurs et acteurs agricoles, et les problèmes d’estimation du phénomène et la variété des formes de dégradation considérées attestent de son caractère complexe et expliquent aussi la multiplicité des approches utilisées pour l’étudier (Ndour, 2000).
La dégradation des terres doit être située dans un contexte spatial, temporel, économique et social. En fonction du contexte, l’idée qu’on a de la dégradation varie.
Le niveau de fertilité (indicateur le plus utilisé) varie suivant les types de sol et que la pauvreté ou l’inaptitude d’un sol pour une culture donnée peut être liée à sa nature, ses matériaux constitutifs, son origine, etc. (Roch J., 1968). D’autres facteurs tels que la dégradation du capital semencier et l’usage inadéquat de fertilisants peuvent également être à l’origine d’une baisse des rendements, et donc d’une erreur d’appréciation de l’état du sol (Ndour, 2000).
Que le sol vienne à se dégrader ou même parfois à disparaître, il en résulte immédiatement de profondes modifications de toutes les autres composantes de l’écosystème, pouvant même aller jusqu’à leur disparition.
C’est ainsi que la dégradation des sols (par l’érosion ou l’excès de sels par exemple) entraîne, à plus ou moins long terme, la disparition quasi totale de la végétation. De tels phénomènes sont visibles partout au Sénégal.