A la fin du XIXème siècle, l’anesthésie n’était pas encore une discipline médicale reconnue, mais plutôt comme une activité périphérique de la chirurgie.
A cette époque, l’infirmière anesthésiste la plus connue est Alice Magaw, qui travailla à l’hôpital Ste Mary, sous l’impulsion des frères Mayo. A ce titre, le docteur Charles Mayo conféra à Alice Magaw le titre de « mère de l’anesthésie », notamment pour sa maîtrise de l’hypnose associé au chloroforme ou à l’éther, afin d’en diminuer les doses, et les risques associés, inaugurant de cette façon la technique de l’hypno-sédation.
Alice Magaw élargit le rôle de l’infirmière anesthésiste clinicienne afin d’inclure l’enseignement, le tutorat et la recherche. A une époque où l’anesthésie était plus crainte que la chirurgie elle-même, Alice Magaw démontra que l’intégration des principes de soins infirmiers dans le processus de l’anesthésie pouvait réduire les appréhensions des patients et améliorer la sécurité de l’anesthésie. La première recherche clinique infirmière réalisée par une infirmière anesthésiste était faite.
Dans le même temps, elle invente « l’evidence-based practice ». Elle publie ses résultats d’anesthésie dans les revues médicales, et présente ses données bien avant l’existence de sociétés médicales. En 1906, elle publie notamment une étude sur l’utilisation de l’éther sur 14000 anesthésies sans décès imputable à l’acte anesthésique lui-même(8).
Elle a également publié de nombreux articles, dès 1899, mais la plupart ignorées du fait de son statut d’infirmière.
Dans la première moitié du XXème siècle, toujours aux Etats-Unis, les infirmières anesthésistes pouvaient enseigner dans les facultés de médecine, comme Agnes McGee, ou Alice Hunt, qui enseigna à Yale University School of Medicine à partir de 1922, et ce pendant 26 ans. Alice Hunt publiera en 1949, un livre intitulé Anesthesia, Principles and Practice, le premier ouvrage écrit par une infirmière anesthésiste.
8 Surg., Gynec.&Obst.3 :795, 1906
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