En réalité le Droit coutumier est la première source du Droit de l’environnement au Cameroun parce que la protection de la nature et le souci de préserver l’équilibre du milieu ont été toujours une préoccupation constante des sociétés traditionnelles du Cameroun en particulier et de l’Afrique en général. Dans la mesure où l’homme y vit généralement en harmonie avec la nature. Autrement dit c’est une vie en symbiose dont l’homme se conçoit comme un des éléments. Cette préoccupation se traduit sur le plan juridique par les prescriptions du Droit Coutumier réglementant selon les zones considérées la coupe des arbres c’est-à-dire l’exploitation forestière qui se fait de façon organisée, loin de toute anarchie, l’utilisation des cours d’eau, la chasse, les feux de brousse, l’affectation et l’utilisation des sols.
Outre la fonction de maintien de la biodiversité, la contribution à la prévention des aléas climatiques est un autre service écologique important. Les mangroves piègent le limon dû à l’érosion en amont. Selon la FAO, le rôle des mangroves dans la prévention et la réduction de l’érosion du littoral, dans la protection contre les effets du vent, des vagues et des courants, ont pour effets que là où existent de vastes étendus de mangroves préservées, les villages côtiers endurent moins de dégâts.
En claire la législation foncière est mal appliquée à cause de l’incivisme et de la cupidité de certains citoyens. Aux facteurs institutionnels, politiques et sociaux, qui ne favorisent pas une gestion durable et équitable des ressources naturelles, s’ajoute cette ignorance par le public des normes juridiques en matière de forêt et l’environnement d’une façon générale.
La protection et la conservation du PV justifieraient la préoccupation des pouvoirs publics, les amis de la nature d’une manière générale concernant la lutte contre la pollution, les effets de la désertification et la sécheresse avec son corollaire le réchauffement climatique d’une part et participeraient à un début de création des forêts urbaines comme des zones tampons pour harmoniser la vie et la nature dans nos villes à l’orée de la décentralisation.
Il s’agirait de donner aussi une réponse à la satisfaction des besoins des populations urbaines qui ont envie de voir en plein coeur du centre urbain autres choses, autres paysages naturels, doux, plus reposants et moins choquants que des buildings et autres artifices qui dépeignent l’environnement. En d’autres termes, il s’agit de transporter la forêt de la forêt pour l’implanter en ville dans un espace réduit pour en créer des conditions de vie meilleure en contribuant à l’attractivité de cette dernière.
Le PV doit être compris ici comme cet ensemble naturel géographique englobant la forêt, les lacs, des cours d’eau dans un relief sauvage et dont la protection, la conservation, l’aménagement relèveraient beaucoup plus de l’initiative publique et participe de l’une des missions des collectivités territoriales décentralisées. Egalement l’action privée dans ce domaine, portée sur la vision que l’autorité publique se fait, et les objectifs à atteindre pour porter sa localité dans les champs de la compétitivité en matière de développement économique, touristique, sociale et du respect de l’environnement obéissent à d’autres réglementations. Le parc Luna-Park dans la localité d’Obala, bien que abandonné aujourd’hui a été en son temps dans la décennie 1980 le miroir de cette localité, fruit de la manifestation de l’amour d’un privé pour la nature. Le parc « Sainte ANASTHASIE » à Yaoundé n’aurait jamais de vie sans la volonté des pouvoirs publiques.
Ceci dit de ces deux espaces rapprochés bien que situées à différents lieux, leurs fréquentations respectives des différentes époques, leurs attractions, il est évident qu’ils représenteraient pour leur localité respective des centres d’intérêts capitaux sous le prisme de la décentralisation. Dans cette perspective, le PV apparaît comme « le fruit de l’inventivité du milieu et répond aux besoins de développement local(88) ».
88 Edimo in Spatialité et développement économique à Douala entre le hasard et la nécessité .p .58 .
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