Quatre conditions sont à la base de la validation de la théorie d’efficience des
marchés financiers :
1.3.1. La gratuité et la libre circulation de l’information :
Un marché est supposé être efficient si le prix de l’actif intègre instantanément
l’ensemble des informations disponibles : ceci suppose que les agents puissent bénéficier
de la même information dans le même temps et qu’ils puissent tous immédiatement agir
sur le marché dans des conditions identiques.
Généralement, pour que l’information circule librement entre les investisseurs et
indépendamment de leur type, il est nécessaire qu’elle soit gratuite ; Cette condition
postule que les investisseurs doivent obtenir les informations sur le marché sans supporter
des coûts supplémentaires, ce qui facilite leurs intégrations dans les prix des actifs.
1.3.2. La rationalité des investisseurs et les anticipations rationnelles :
L’hypothèse de rationalité des agents tant au niveau du comportement(8) qu’au niveau
des anticipations à servi du socle au développement de la théorie financière et c’est entre
autre sur ce socle que s’est appuyée la théorie d’efficience.
D’une part, les marchés ne peuvent être efficients que lorsque les investisseurs
agissent de façon purement rationnelle dans leurs décisions d’investissement dans le but
de maximiser leurs fonctions d’utilité espérée sans parcourir de risque supplémentaire.
D’une autre part, la rationalité des investisseurs suppose qu’ils forment leurs
anticipations en utilisant au mieux l’information dont ils disposent ; en d’autre terme,
toute anticipation issue d’une information positive doit conduire l’investisseur à acheter
(ou à conserver) et toute anticipation issue d’une information négative doit le mener à
vendre : on parle « d’anticipations rationnelles » dont la définition est due à Muth en
1961 : « les anticipations, puisqu’elles sont des prévisions bien informés des événements
futurs, sont essentiellement les mêmes que les prévisions de la théorie économique
pertinente. Au risque de confondre cette hypothèse purement descriptive avec une
opinion tranchée sur ce que les entreprises devraient faire, nous appellerons telles
anticipations ‘rationnelles’ » (1961, p316).
Formellement, l’hypothèse d’anticipations rationnelles peut être définit comme suit :
(1.4)
Où :
Xat : L’anticipation effectuée à la date t-1 pour la variable X??,
It-1 : L’ensemble d’information disponible en t-1,
E : L’opérateur d’espérance mathématique.
Les agents forment leurs anticipations en utilisant au mieux l’information dont ils
disposent ; ils connaissent la totalité des composantes influençant la variable à anticiper
ainsi que le modèle gouvernant l’évolution de cette même variable. Supposer que les
anticipations sont rationnelles, c’est supposer que le modèle est juste.
1.3.3. La liquidité et l’atomicité des investisseurs :
La théorie des marchés financiers implique l’existence d’une totale liquidité et d’une
complète atomicité des investisseurs : un marché est d’autant plus efficient s’il est d’autant
liquide et que le nombre d’individus est important. En effet, la présence active d’un grand
nombre d’opérateurs sur le marché à pour conséquence la réduction des écarts du prix
observé par rapport à la valeur fondamentale.
1.3.4. L’absence des coûts de transaction :
Cette condition traduit que l’investisseur peut acheter ou vendre sans limites, sans
coûts, et sans taxes. En présence de barrières de taxation ou de transaction, les
investisseurs ne peuvent pas se comporter d’une manière efficace, et par conséquent, les
prix ne sont pas efficients. Cette condition est essentiellement théorique et trouve des
difficultés à se concrétiser en pratique.