L‘action humanitaire ne va bien entendu pas sans difficultés opérationnelles. Elle se heurte parfois au principe fondamental de la souveraineté d‘un Etat sur ses affaires intérieures. En fonction de quelle légitimité des acteurs extérieurs sont-ils par exemple habilités à agir ? Cette question s‘est posée avec acuité aux différents protagonistes.
Pour y répondre, a été élaboré en 1988, le « droit d‟ingérence » selon lequel la souveraineté nationale doit s‘effacer dès lors que l‘existence même des populations est menacée. C‘est au nom de la dignité fondamentale de l‘homme, de son droit à la vie dans des conditions de décence minimale que l‘intervention humanitaire se justifie.
Par ailleurs, trois dangers menacent l‘action humanitaire :
• Le poids des médias et de l‘opinion publique, qui peuvent nuire au discernement et à l‘analyse nécessaires, même dans l‘urgence : « l‟inflation humanitaire » ;
• Le statut de palliatif à l‘action politique : « l‟inflation humanitaire dissimule la carence politique, qui s‟esquive derrière l‟humanitaire » ;
• La contre-productivité de l‘action, par exemple lorsque l‘aide alimentaire est détournée, qu‘un réseau parallèle de distribution se crée, etc.