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1.5.4. La gestion d’une crise

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La gestion de crise est l’ensemble des modes d’organisation, des techniques et des moyens qui permettent à une organisation de se préparer et de faire face à la survenance d’une crise puis de tirer les enseignements de l’événement pour améliorer les procédures et les structures dans une vision prospective(51).

Un événement redouté par les prospectivistes est la crise parfaite (parfois métaphoriquement qualifié d’ouragan parfait) ; c’est la crise majeure et ultime (collapsus global) incluant un collapsus écologique ou une guerre mondiale, qui pourrait par exemple être induit par la conjonction de plusieurs facteurs de qui naîtrait de la conjonction en un même temps d’une crise sociale, d’une crise financière et/ou économique et d’une crise environnementale (crise écologique + crise climatique, avec dépassement de certains seuil d’irréversibilité (définitive ou à échelle humaine de temps) en matière de surexploitation des ressources naturelles et/ou de dérèglement climatique.

Les caractéristiques permanentes de la gestion de crise sont les suivent :

• Diagnostiquer, prendre l’action et la décision : La gestion de crise exige une capacité de diagnostic, de bonne réaction et donc de décision. La situation est avant tout une situation d‘urgence. Il est déterminant de percevoir rapidement la gravité de la situation, les priorités induites et les décisions les plus adaptées aux circonstances.

• La capacité d’organisation : La gestion de crise requiert également de la part des autorités responsables une capacité à organiser et à rassembler les efforts des différents intervenants. Dans la crise du Tsunami(52), les différents pays touchés ont leurs propres institutions et divers systèmes d‘organisations. Par exemple, le préfet en France, est au centre de l‘ensemble du dispositif : il veille à l‘unité et à la cohérence des différentes interventions.

• La communication de crise est fondamentale : en communication interne, il s’agit de permettre les actions et optimiser le temps de réaction en communiquant. Le terme est utilisé en communication externe pour alerter et informer et également pour conserver la confiance des parties prenantes ou du public le cas échéant pour l’avenir. Son intérêt est économique et politique.

Anticiper et se préparer semblent donc nécessaires pour mieux réagir en cas de survenance de la crise. Le gestionnaire de risque doit donc analyser, évaluer et hiérarchiser les risques principaux, les enchaînements possibles de causes et conséquences, et leur trouver des parades, des moyens d’adaptation et de restauration.

La démarche d’analyse de risque commence par l’identification des objectifs principaux de l’entité qui la mène. Un risque est relatif. Il ne présente théoriquement de gravité que s’il met en danger la réalisation d’un de ces objectifs.

L’étape suivante et l’évaluation du couple -probabilité d’occurrence / gravité potentielle. Le gestionnaire de risque va chercher à parer les risques dont la gravité couplée à la probabilité est la plus élevée. Pour cela, une évaluation séparée des deux grandeurs sera réalisée selon des critères objectifs et/ou subjectifs. Ensuite, les deux grandeurs seront multipliées pour obtenir une cotation.

Une fois les risques classés par ordre décroissant, le gestionnaire de risque va chercher les leviers d’actions permettant d’y parer. Cette recherche sera menée en analysant les différentes relations de cause à effet pouvant amener à la réalisation du risque comme décrit dans le schéma, ci-après :

Schéma IV: Processus du plan de contingence et de mitigation de risques

Schéma Les enjeux de la transition politique et humanitaire le cas de la crise politico-militaire et postélectorale en Côte d’Ivoire 4

Source : OCHA-Genève/Emergency Preparedness section : Esquisse d‘un plan de contingence sur le lien : http://www.ebookpp.com/es/esquisse-esquisse-ppt.html

Ceci nécessite de disposer de moyens et outils de veille et d’évaluation et donc de prévision, et si possible de prévention. Des moyens partagés et une approche collaborative permettraient d’en diminuer les coûts.

• La Prévention : Elle vise à anticiper sur la possible survenance d’événements générateurs de crise, par la mise en place de mesures adaptées. Ces mesures visent à réduire la probabilité de survenance déterminée lors de l’analyse de risque.

• La Mitigation : Le terme de mitigation(53) signifie atténuation. Il vient du latin « mitigare » qui se traduit par adoucir. La mitigation est la mise en oeuvre de mesures destinées à réduire les dommages associés à des risques naturels ou générés par les activités humaines. En matière de prévention des risques naturels, et à la différence des risques technologiques, il est difficile d’empêcher les événements de se produire. De plus, les ouvrages de protection collectifs, comme les digues ou les paravalanches, n’offrent pas une protection absolue et donnent un faux sentiment de sécurité.

• La prévision et la préparation : C’est la définition et la localisation du danger. Il existe des dangers imprévisibles, mais la préparation à un danger semble aussi être le meilleur moyen d’accélérer les réponses et la résilience en cas de crise d’une autre nature. (Ex : la préparation à une crise pandémique met en place des outils, mécanismes et réflexes proches et pour partie identiques à ceux qui seraient nécessaires en cas de crise de type guerre nucléaire, ou attaque bioterrorisme. Indique dans quelle limite de temps le danger peut affecter la population et les aménagements.

• La protection : L’objectif de la protection (ex : protection civile) est de réduire la gravité de l’événement quand et s’il se produit. Les mesures de protection sont étudiées et pré-déployées à l’avance, mais ne prennent tout leur importance que lorsque le risque s’est réalisé ; elles sont conçues pour en limiter les impacts et les dégâts collatéraux.

• La gestion de la crise : Selon le type d’événement générateur et les impacts et conséquences qu’il créé, une crise plus ou moins grave peut survenir, dont la résolution passe par un mode de gouvernance et un mode de communication spécifiquement adaptés à la situation : la gestion de crise et la communication de crise. Lorsque l’événement affecte tout un plan d’activités, la gestion de crise s’accompagne généralement du déploiement d’un plan de continuité d’activités (qui fait partie des mesures de protection).

52 Gestiondecrise.com.- Tsunami, questions et alerte.- http://gestiondecrise.com/spip.php?article36
« Pouvait-on le prédire ? Non. Aucun scientifique n‟avait prévu qu‟un événement pareil puisse se produire au large des côtes indonésiennes », vient de réaffirmer le Directeur de l‟Institut de physique du globe de Paris (le Figaro, 18 février). Le séisme du 26 décembre 2004 et le tsunami qui l‟a suivi (causant de 300 000 à 320 000 morts d‟après les dernières estimations), appartiennent donc bien à cette catégorie, assez restreinte, des catastrophes réellement imprévisibles – et donc non anticipables – en tant que telles »
53 Prim.net.- Moi, face au risque, qui fait quoi?- sur le lien http://www.prim.net/citoyen/moi_face_au_risque/221_qui_fait_quoi.html

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