Le diagnostic de l’intoxication au paracétamol repose avant tout sur les données
anamnestiques (collectées par interrogation du patient et/ou proches), l’examen clinique et un
dosage de la paracétamolémie.
Complémentairement, des examens biologiques (dosage des transaminases) ne feront
que confirmer l’intoxication (REICHL, 2004 ; LACROIX et al, 2007 ; PERLMUTER et al,
2008 ; CNERM, 2009).
La paracétamolémie déterminée dans les premières 24 heures suivant l’ingestion est
judicieuse et permet une évaluation du risque d’hépatotoxicité encouru grâce au nomogramme
de RUMACK-MATTHEW (Figure 11).
Le nomogramme de RUMACK-MATTHEW représente un graphique donnant en
abscisses le temps écoulé après ingestion d’une dose inconnue de paracétamol et en ordonées
la concentration plasmatique en paracétamol, et partagé diagonalement par deux doites
parallèles en deux zones de risque de toxicité : la zone supérieure où l’intoxication est
possible et la zone inférieure où le risque de toxicité est nul.
Par le point du graphique correspondant à la valeur de la paracétamolémie mesurée,
coincidée avec la valeur présumée du temps écoulé après l’ingestion du paracétamol, une
droite parallèlle aux doites partageant le graphique en deux zones de risque de toxicité, est
tracée et son point d’intersection avec l’axe des ordonnées donne la dose de paracétamol
présumée ingérée (LACROIX et al, 2007)
Néanmoins il faut savoir que ce nomogramme est ininterprétable et inutile avant la
4ème heure et au-delà de la 24ème heure après ingestion, ainsi que lorsque la dose est ingerée de
façon fractionnée, et lorsqu’il s’agit de personnes à risque (LACROIX et al, 2007).