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2-2 Historique de l’immigration vers la commune de Pobè

Selon les références historiques, le Bénin a été une véritable terre d’immigration de groupes sociaux et culturels, un creuset de grandes civilisations africaines : Adja de Tado au Togo, Yoruba d’Oyo au Nigeria, Dendi venus du Mali (Guingnido, 1994 cité par INSAE 2003).

Le peuplement du plateau de Pobè-Sakété a été effectué par des courants migratoires Fon et Yoruba d’importance inégale et à partir de différents foyers suivant des axes convergents à l’intérieur du plateau. Les motifs de ces migrations (guerres et colonisation de terres neuves) expliquent l’ancienneté ou le caractère récent du peuplement dans ce secteur. On distingue quatre courants que sont :

Le courant migratoire Yoruba-Holli, qui malgré son confinement dans la dépression d’Issaba a gagné le plateau de Pobè sous l’influence de la poussée démographique par vagues migratoires successives vers le début de l’ère coloniale. La colonisation agricole du plateau de Pobè par les Holli a été marquée par une progression certes lente, mais continue suivant l’axe Nord-Sud (INSAE, 2008).

Le courant migratoire Fon-Adja : les rivalités incessantes entre les yoruba et les Fon ont été à l’origine de nombreuses guerres et razzia qui ont provoqué, dans le courant du XIXème siècle, d’importants déplacements de populations réfugiées dans des sites d’accès très difficile, lieux sûrs pour les fugitifs. Ces mouvements ont abouti, soit à la constitution d’importants établissements humains sur la frange occidentale du plateau de Sakété-Pobè, soit à des incursions parfois très avancées de populations d’origine Adja dans les zones où prédominait le groupe ethnique Yoruba. Les points de départ de tous ces courants migratoires étaient localisés sur les plateaux d’Abomey et de Zagnanado (INSAE, 2008).

Le courant migratoire Yoruba du Nigeria : ce courant migratoire a eu pour champs de théâtre, la deuxième moitié du secteur oriental du plateau de Pobè-Kétou, à l’est de la rivière d’Aguidi. Le royaume d’Ifangnin, considéré comme la première étape, serait créé entre 1630 et 1700 pour servir d’avant-poste militaire au temps de la conquête du Dahomey par l’Alafin Ojigi. Le peuplement de ce secteur a été alimenté par les Yoruba venus d’Oyo, et par des éléments Egba et Egbado refoulés vers l’ouest lors de la guerre d’Owu en 1620. Ifangnin a été le point de départ de plusieurs vagues migratoires qui ont conduit à la fondation d’Ikpédjilé, de Kôbédjô, d’Owodé et d’Akpéchi par des agriculteurs colons (INSAE, 2008).

Les migrations récentes, les mouvements d’immigration récente sont plus perceptibles car on peut constater l’arrivée des autres ethnies. Il s’agit essentiellement des Mahis venus de Ouinhi, Covè, Zagnannado ; des Gouns venus de Porto-Novo et banlieue, des Adja venus du Mono-Couffo et des Ibos venus du Nigeria. On rencontre également d’autres immigrants venus d’un peu partout du pays qui exercent beaucoup plus dans l’Administration publique ou privée. Ce qui confère l’aspect cosmopolite à la commune (PDC, 2005).

Les immigrants nigérians résidant dans la commune de Pobè sont issus de différents Etats de la République Fédérale du Nigeria.

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