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2) CONTEXTE DE RECHERCHE

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a. L’établissement « d’accueil »

Avant de revenir sur ces questionnements, je souhaite présenter l’établissement dans lequel j’évolue et qui constitue le lieu de l’enquête de terrain. Il s’agit d’un établissement de Seine et Marne, situé dans une ville nouvelle de 25000 habitants, desservi par le RER, le réseau de bus local et par une sortie d’autoroute. Ces détails sur la ville peuvent paraître anecdotiques, mais ils visent à montrer que la ville dans laquelle est situé l’établissement est une ville jeune (2000 habitants en 1988, 25000 aujourd’hui, une prospection à 10 ans annonce 40000 habitants). La diversité des formations proposées trouve sa transposition dans la diversité des catégories socioprofessionnelles dont sont issus les élèves. Cette constatation locale est en corrélation avec des données nationales qui démontrent le même phénomène.

Type de bac obtenu selon l’origine sociale en 2008

Figure 4 : Type de bac obtenu selon l’origine sociale en 2008

De fait, nous accueillons des élèves dont les parents sont sans emploi, employés administratifs et commerciaux, cadres de la fonction publique ou du privé, mais également des professions libérales ou des chefs d’entreprise. En revanche, il est intéressant de remarquer que les origines géographiques sont très variées : si les élèves du collège sont en grande majorité des enfants de la ville, la proportion des élèves du lycée qui proviennent de la commune est pratiquement inversée. Il n’est pas rare de voir des élèves faire plus d’une heure (voire davantage) de transport pour venir à l’établissement.

Venons en maintenant à la présentation détaillée de l’établissement. Ouvert depuis 22 ans, le projet de départ était de proposer des formations professionnelles, le collège a ouvert depuis 12 ans et l’UFA, 10 ans. L’établissement est constitué comme suit :

Effectifs du Groupe Scolaire

Figure 5 : Effectifs du Groupe Scolaire

Sans rentrer dans une présentation exhaustive de l’établissement, je souhaite insister sur le public d’élèves que nous accueillons. Du fait de la diversité des filières proposées, le profil des élèves est très divers selon que ce dernier soit en section générale ou en section professionnelle. En écrivant ceci, je cherche simplement à montrer que cette diversité est une richesse qui nourrit le fonctionnement de l’établissement. Quotidiennement, des élèves du lycée général et technologique (S(7), ES(8), STI2D(9)) croisent des élèves du lycée professionnel (Commerce, ELEEC(10), MEI(11)), mais également des élèves scolarisés en alternance (Bac Pro et BTS). Notons simplement qu’à la rentrée 2012, ouvrira un BTS NRC (Négociation Relation Client) en alternance.

S’agissant de l’équipe enseignante, elle est constituée de 82 personnes. Le personnel OGEC compte, quant à lui, 45 personnes reparties entre le personnel administratif (direction, secrétariat, intendance, accueil) et le personnel de service (personnels d’entretiens, laborantin, magasinier).

Pour ce qui concerne l’équipement informatique: toutes les salles du lycée sont équipées de connexion Internet, pourvues d’ordinateurs et de vidéoprojecteurs. Enfin, des tableaux numériques interactifs mobiles sont régulièrement installés, de manière à ce que tout l’établissement soit, à court terme, équipé. Pour le Collège, l’équipement est en cours.

b. L’enquête de terrain

La teneur du questionnaire est venue d’une conversation avec un enseignant qui m’a donné son opinion sur ces nouvelles technologies et ce qu’elles représentaient pour lui. De cet échange sont apparues les premières questions sur les représentations qu’auraient enseignants de ces technologies, tant dans leur utilisation professionnelles que personnelles : tous voient dans ces technologies un formidable moyen de communication, de transmission des informations. Pour autant, ils constatent un besoin de contrôle de ces outils afin de ne pas en devenir esclaves. J’ai donc creusé ce point. Dans la même veine, j’ai voulu savoir comment ils vivaient l’arrivée de ces technologies dans l’Ecole. Suite à ces questionnements, il a été important de chercher à savoir ce que ces technologies nouvelles avaient changé dans leur approche de la matière qu’ils enseignent, et s’ils constataient une modification des manières d’apprendre.

Par la même, je souhaitais mettre en lumière qu’il y a autant de mode d’utilisation de ces technologies que de matières enseignées. Par ailleurs, identifier ce qu’ils pensent être des freins à l’intégration de ces nouveaux outils me paraissait important. Enfin, il leur a été demandé si ces technologies changeaient leur métier d’enseignant. Sur un plan plus général j’ai également cherché à connaître leur opinion sur ce que l’on a coutume d’appeler les réseaux sociaux, et si, pour eux, ils ont une place dans l’Ecole, et dans quelle mesure.

Le questionnaire prêt, je l’ai envoyé par mail à tous les enseignants (environ 80) mais également au responsable informatique et au Chef d’Etablissement. Aucun test n’a été effectué sur d’autres personnes avant l’envoi groupé. Il s’agit d’un questionnaire anonyme. J’ai uniquement demandé la matière enseignée et l’âge de l’enseignant : ce qui me permettra de savoir si l’approche qu’ils ont de ces technologies est aussi question de génération et de matière enseignée.

Quelques jours après avoir lancé ce questionnaire, je me suis dit qu’il serait certainement intéressant de confronter l’avis des enseignants à celui des élèves. En effet, ils sont les premiers utilisateurs de ces moyens de communication. Là encore, l’idée de questionner les élèves m’est venue à la suite d’une conversation avec un enseignant qui m’a annoncé avoir décrété (dans la classe dont il est professeur principal), la journée sans portable. Sa décision lui est apparue durant un cours qu’elle dispensait à cette même classe, pendant lequel un portable d’élève a sonné. Après s’être énervée contre l’élève qui avait omis d’éteindre son téléphone (ce qui, par parenthèse a permis de savoir qu’aucun élève de la classe n’avait éteint son téléphone qui était, au mieux mis sur vibreur), elle a évoqué avec eux la dépendance dont ils étaient les victimes. J’ai profité de cet « angle d’attaque » pour soumettre mon questionnaire aux élèves de cette classe en commençant par évoquer avec eux la décision de leur professeur principal de supprimer le portable durant la journée. Assez surpris des réponses des élèves qui, globalement semblent adhérer au « principe du non-portable » et très conscients de la dépendance qu’ils développent face à ces technologies, cela a permis de débattre de leur utilisation du téléphone portable qui peut parfois être vécu comme un manque de respect lorsqu’ils le consultent en classe.

Entre le questionnaire proposé aux enseignants et celui soumis aux élèves, certaines questions sont identiques (notamment sur l’utilisation quotidienne de ces technologies, sur leur ressenti pédagogique), d’autres en revanche, cherchent à savoir ce que leur apportent ces technologies dans les apprentissages. Enfin, la question sur les réseaux sociaux leur est également posée.

Des divergences pointent très clairement, particulièrement sur l’utilisation quotidienne de ces outils mais également sur les réseaux sociaux et leur place dans l’établissement. Paradoxalement, les élèves qui se disent adeptes de ces technologies ne sont pas forcément les plus actifs sur les réseaux sociaux (Facebook par exemple).

Cette question des nouvelles technologies inquiète les enseignants car elle modifie leur rapport aux élèves (les élèves ont l’adresse mail de quelques enseignants et peuvent leur poser directement des questions – ce qui, par extension, met l’élève sur le même plan d’égalité que l’enseignant puisque tout le monde est égal derrière un écran – la personne s’efface derrière un pseudo ou une adresse mail. Dans ce cas, l’enseignant devra dans la réponse qu’il lui fera, rappeler à l’élève qu’il s’adresse à son professeur, non à un camarade. En toile de fond, on voit poindre la frontière entre le milieu professionnel et la vie privée (temps de travail,…), mais également la question de la transmission des savoirs: il suffit de revenir quelques années en arrière pour constater que les enseignants, lorsqu’ils avaient quitté l’établissement, n’avaient plus ou très rarement, de contact direct avec les élèves (sauf par l’intermédiaire des copies, ou dans les petites villes !). Aujourd’hui, le contact peut être quasi permanent via les mails, via les espaces numériques de travail (ENT), via les réseaux sociaux… J’entends souvent des enseignants dirent qu’ils ont répondu à un mail d’élève qui posait une question sur un point de cours ou sur un exercice. De même pour les élèves entre eux !

Dans tout ce premier chapitre, j’ai cherché à présenter tout d’abord un historique des nouvelles technologies en France et dans le monde scolaire. Par la suite, j’ai souhaité présenter le cadre de l’enquête de terrain menée. De ces deux points se dégagent des problématiques telles que l’utilisation qui est faite de ces technologies mais aussi et surtout les changements qui doivent être opérés dans le monde scolaire afin que ces évolutions trouvent leur place dans les établissements scolaire.

7 Scientifique
8 Economique et Social
9 Sciences et Technologies de l’Industrie et du Développement Durable
10 Electrotechnique Energie Equipements Communicants
11 Maintenance des Equipements Industriels

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