A]Les systèmes de protection
Une technique classique de couverture du risque consiste à l’intégrer dans les calculs de rentabilité, sous la forme d’une prime de risque rajoutée au taux de rendement exigé pour l’investissement. Cela implique, entre autre, de pouvoir mesurer cette prime de façon suffisamment précise afin d’englober toute la potentialité du risque. La tendance dominante, en la matière est de s’inspirer des échelles de rating pour valoriser, par comparaison, la prime de risque applicable à un pays donné..
D’autres approches permettent de diminuer l’enjeu du risque. Il s’agit des méthodes qui tendent à diminuer le montant investi localement par le biais de recours à des filiales communes, à des investissements d’actifs de seconde main donc déjà amortis, par la location de l’équipement utilisé pour produire.
Enfin dans certains secteurs il est possible de parcelliser la production c’est à dire de spécialiser chaque filiale étrangère dans un stade de la production. Ainsi celle-ci devient tributaire des autres filiales du groupe pour ses approvisionnements et ses débouchés, ce qui supprime les velléités d’intervention des pouvoirs publics locaux.
Il faut noter que, dans chaque cas de figure, l’investisseur étranger à intérêt à développer une politique d’aide au pays dans lequel il veut effectuer ses investissements ou localiser une partie de sa production. Ainsi, par exemple, par le biais de la conclusion de contrats de compensation, il pourra souligner sa contribution à l’économie locale sous la forme d’apports de devises, de création d’emplois, d’aménagement régional ou encore sous la forme de transfert de technologie. Le partenaire étranger aura alors tendance à plaider la cause de l’investisseur auprès de ses autorités.
B]Le recours à des garanties ou des assurances
En cas de défaut des stratégies évoquées précédemment, il reste toujours à l’entrepreneur la possibilité de souscrire une police d’assurance contre le risque politique. Il aura alors le choix entre souscrire cette police auprès des agences gouvernementales, des institutions internationales ou des assurances privées.
Pour ce qui est des premières la Coface garantit trois risques : celui d’atteinte à la propriété, le risque de non-paiement de l’indemnité de compensation et le risque de non transfert des bénéfices et du capital investi que l’investisseur souhaiterait rapatrier. Le montant de la prime annuelle dépendra ,ici, du degré de risque présenté par le pays selon la notation établie par le dit institut. Le dossier sera plus simple à monter dans le cadre de pays qui ont signé avec la France une convention bilatérale de protection des investissements.
L’entrepreneur peut également choisir de se tourner vers des institutions internationales et bénéficier d’une garantie. Ces institutions sont, par exemple, la banque mondiale, la banque européenne de reconstruction et de développement ou encore l’agence mondiale de garantie des investissements qui offrent des assurances qui couvrent les risques d’expropriation, de guerres internes ou externes ou encore les risques de résiliation d’un contrat public.
Enfin son choix peut se porter sur les compagnies d’assurance privées du type Lloyds ou AIG . Leurs polices couvrent les investissements anciens et nouveaux pour tout une gamme de risques. Ces assureurs privés représentent 50% du marché et proposent désormais des polices dont la durée de couverture dépasse 10 ans ce qui est très avantageux pour les entrepreneurs dans le cadre de l’élaboration de leurs stratégies à long terme.
Ajoutons pour terminer que l’entrepreneur peut avoir, en la matière, recours à un courtier spécialisé capable de trouver les formules les mieux adaptées à ses besoins.