En effet, dans les années 1920, et principalement sur le continent européen, une série de révolutions d’extrême-gauche, trotskistes, avorte. Ces révolutions, mal conduites, entraînent une perte de confiance du prolétariat européen en lui-même et en ses propres facultés. Le résultat, caractérisé par un reflux massif du mouvement révolutionnaire international, surtout européen, ne se fait pas attendre, et c’est la bureaucratie stalinienne soviétique qui tire finalement son épingle du jeu : « La défaite de l’insurrection bulgare et la retraite sans gloire des ouvriers allemands en 1923, l’échec d’une tentative de soulèvement en Estonie en 1924, la perfide liquidation de la grève générale en Angleterre et la conduite indigne des communistes polonais lors du coup de force de Pilsudski en 1926, l’effroyable défaite de la révolution chinoise en 1927, les défaites plus graves encore qui suivirent en Allemagne et en Autriche, telles sont les catastrophes historiques qui ont ruiné la confiance des masses en la révolution mondiale et permis à la bureaucratie soviétique de s’élever de plus en plus haut comme un phare indiquant la voie du salut »232. Cette bureaucratie soviétique, nous dit Trotski, est devenue conservatrice : « La politique de Staline, qui est déterminée par les intérêts de la bureaucratie soviétique privilégiée, est devenue foncièrement conservatrice »233. Mais notre analyse ne serait pas complète si nous ne nous attardions pas sur l’évolution de cette Armée rouge en U.R.S.S dans les années 1930, durant la période stalinienne.
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