La question de la relation entre l’inflation et la croissance économique a fait l’objet de débat entre les monétaristes et les structuralistes. En effet, les structuralistes soutiennent que l’inflation est essentielle pour la croissance économique tandis que les monétaristes considèrent l’inflation est nuisible au progrès économique. Il y a deux aspects dans ce débat : d’abord en ce qui concerne l’existence ou non de la relation et sa nature et ensuite le sens de la causalité.
Toutefois, il convient de rappeler que ce débat est issu de la réflexion sur la recherche de la meilleure politique économique qui pourrait résorber la crise économique de 1929. En fait, les monétaristes s’opposent à la théorie des keynésiens qui pensent que la politique monétaire (expansionniste) pourrait résorber la crise car selon ces derniers, elle aurait des effets sur l’évolution des prix.
La théorie économique aborde essentiellement l’impact de la politique monétaire sur l’inflation à travers le lien entre l’évolution de la masse monétaire et les prix. Pour les monétaristes, l’inflation est un phénomène strictement monétaire. Ainsi, Milton Friedman, dans les années 1950, montre que la quantité de monnaie en circulation dans une économie n’influe, dans le moyen et long terme, que sur le niveau des prix sans affecter le niveau de l’activité.
Par ailleurs, les keynésiens, qui estiment que la politique monétaire peut être utilisée pour une relance conjoncturelle, c’est-à-dire, qu’une hausse de la masse monétaire a des effets positifs sur l’activité économique à court terme, n’occultent également pas que celle-ci est suivie d’un accroissement de l’inflation. L’approche keynésienne a été confortée par les travaux de Phillips. La courbe de Phillips montre qu’en longue période, il existe une relation inverse entre l’évolution de la production et celle de l’inflation. Cette pensée dominante au cours des années ¬1960 et 1970 admettait qu’un gouvernement par une politique expansionniste, pouvait réduire le sous-emploi en acceptant un peu d’inflation supplémentaire ou, en menant une politique restrictive, réduire la hausse des prix en acceptant un peu plus de chômage.
Par la suite les travaux de Friedman (1968) et de Phelps(1968), ont montré que la relation décroissante entre l’inflation et chômage découlant de la relation de Phillips n’était qu’au mieux transitoire. Le phénomène de stagflation (l’inflation élevée des années 1970 conjuguée à une baisse de l’activité) a ébranlé la thèse de l’existence d’une relation négative stable à long terme entre l’inflation et le chômage issue de la courbe de Phillips.
En réalité, la prise en compte de l’inflation anticipée a permis à Milton Friedman de développer la thèse de la verticalité de la courbe de Phillips à long terme, impliquant, à cet horizon , l’absence d’effet des impulsions monétaires sur l’activité économique.
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