On y retrouve principalement trois grandes classes. Premièrement, le secteur financier informel caractérisé par la prédominance des transactions en espèces, l’absence d’enregistrement et de règlementation, l’échelle restreinte des opérations, la pratique de taux usuraires, les coûts de transaction faibles, la facilité d’entrée… (Hugon 1996 cité par KALALA 2006, KALALA 2010). Ses activités principales sont : l’épargne coutumière, les gardes-monnaies, les préteurs individuels ou usuriers ou clubs d’amis, les financières et les tontines (KALALA, op cit). Dans cette sphère, l’épargne est souvent mobilisée à des taux négatifs pour les clients et le crédit est octroyé avec une rémunération allant au-delà de 600% l’an.
En deuxième lieu, nous avons le secteur financier formel. Ce secteur, qui jadis excluait les personnes à faible revenu, adopte certaines stratégies de rapprochement à cette couche telles que le « down-scalling ».
En fin, on a le secteur financier semi-formel se retrouvant à cheval entre les deux premiers. Il est certes régulé, mais il utilise certaines technologies de la finance informelle. On y inclut la plupart des ISFD telles que : les institutions mutualistes et les ONG à volet crédit.
Selon Koveos et al. (2004), les coûts élevés, essentiellement financiers, du secteur informel par rapport aux ISFD font que les clients sont de plus en plus nombreux à se diriger vers les ISFD. Toutefois, signalons que les offres des ISFD aux personnes n’ayant pas assez de revenus, moins encore des garanties, engendrent elles aussi des coûts de transaction importants qui se répercutent in fine sur les clients (TÉNIN FATIMATA 2009, LABIE M, 1999).
Ce faisant, les structures mutualistes semblent être les plus adaptées et les mieux organisées dans l’offre des services aux personnes à faible revenu. Cela par le fait qu’elles développent une relation de proximité facilitant la réduction des coûts de transactions.
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