Après quatre années de pouvoir a parti unique, le coup d’État du général Robert Guéï était légitimé par la reconnaissance du Front populaire ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo et le Rassemblement des républicains de Côte d’Ivoire (RDR) d’Alassane Ouattara. L’échec de plusieurs tentatives de coup d‘État obligera les partisans d’Alassane Ouattara au sein de l’armée à fuir au Burkina Faso.
Les sept candidatures présentées successivement par le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), dont Henri Konan Bédié à la présidence en 2000, étaient éliminées par la Cour suprême. Il en était de même pour le candidat du RDR, Alassane Ouattara, jugé non-Ivoirien.
Au total, quatorze des vingt candidatures à l’élection présidentielle présentées par des partis étaient rejetées par la Cour suprême. Le décompte des bulletins de vote placera Robert Gueï en seconde position derrière Laurent Gbagbo le 22 octobre 2000 ; il s’autoproclamera néanmoins président de la république ce qui déclenchera d’importantes manifestations de la population, suivie par la gendarmerie.
Les affrontements opposeront la garde prétorienne du général Gueï à la population. Les premiers étaient rapidement vaincus mais les affrontements se prolongeront entre partisans d‘Alassane Ouattara et partisans de Laurent Gbagbo. Finalement, le 26 octobre 2000, c’est Laurent Gbagbo qui étaient proclamé président sur décision de la Commission électorale.
L’approche des élections législatives deviendra source de nouvelles tensions et c’était dans ces conditions que Laurent Gbagbo décrètera l’état d’urgence le 4 décembre. Le 10 décembre 2000, aux élections législatives, le FPI remportera 96 sièges sur 223, le PDCI de son côté en remportera 985. Le RDR, malgré sa décision de boycotter ces élections, comptera quatre représentants au parlement élus sous la bannière « Indépendants ».
Les élections municipales se traduiront par une victoire relative pour le RDR et une victoire incontestable de la démocratie ; pour la première fois de son histoire, la Côte d’Ivoire assistera à une défaite électorale du parti au pouvoir.
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