A travers les entretiens, nous avons pu accéder aux informations nécessaires pour la rédaction de ce mémoire.
Dans le module « Travail de Bachelor partie 1 », nous souhaitions mener des entretiens avec les détenus.
Après réflexion, et d’après la population choisie, il nous est apparu plus judicieux d’adopter le modèle de la grille d’entretien. Ce qui nous a permis d’avoir en vue, les thèmes principaux que nous souhaitions aborder avec eux. Il est bien évident que ce genre d’entretien supposait que nous ayons dégagé et agencé des hypothèses.
Avant même d’avoir rencontré le directeur du pénitencier, nous avons été conscientes qu’il nous fallait un nombre suffisant de personnes acceptant de répondre à nos questions ainsi que leur accord.
Notre choix s’est porté sur l’entretien semi-directif (un fil rouge tout en laissant la liberté à la personne questionnée de s’en écarter parfois). Il n’est ni totalement fermé (questions dirigées sans déroger du fil rouge), il permet de retracer les parcours de vie des détenus plus facilement sur leur existence en prison.
Nous avons pensé que si les personnes ne voulaient pas nous rencontrer lors d’entretien semi directif, il serait possible de diffuser des questionnaires où nous aurions pu recevoir un recueil d’informations plus important. Ils auraient également
pu développer leurs réponses par écrit. Malgré cela, nous avons persévéré et avons effectué des entretiens semi-directifs.
Quant aux questionnaires, nous n’aurions pas eu l’assurance de les obtenir en retour. En lisant d’autres mémoires, nous avons observé les difficultés que les personnes ont rencontrées pour en recevoir un nombre suffisant pour effectuer une analyse correcte.
De plus, nous savions qu’il existait un danger de transmettre les questionnaires car parfois les réponses aux questions fermées biaisent le recueil d’informations.
Grâce au travail lors du module « Travail de Bachelor partie 1 », nous étions conscientes que de temps en temps les « enquêtés » pouvaient saisir l’occasion de témoigner, de se faire entendre, de porter leur expérience de leur sphère privée à la sphère publique pour construire leurs propres points de vue. C’est comme une autoanalyse provoquée et accompagnée par nous (3) (voir item les enjeux éthiques) et nous y avons été ainsi attentives lors de la construction du questionnaire.
Dans la mesure du possible, nous voulions instaurer un climat de confiance (voir item analyse entretiens) et que cela n’apparaisse pas comme une curiosité malsaine.
Nous savions également que parfois les personnes peuvent penser qu’elles passent un examen. Elles pouvaient peut-être avoir peur de mal répondre etc., car les questions sont porteuses d’enjeux et peuvent induire les réponses.
Suite à diverses lectures au sujet des questionnaires directs et indirects, nous avons pris conscience que nous devions être particulièrement attentives à certains détails. Les questions devaient être compréhensibles, simples, tenir compte de l’ordre des mots.
Afin de nous permettre d’avoir une connaissance objective, pour ne pas être intrusives dans leur vie, nous leur avons demandé avec une question générale qu’est-ce qu’elles avaient envie de nous dire sur elles-mêmes.
Les questions ouvertes permettent de recevoir des informations sur des sujets délicats, ce qui était bien notre intention.
Nous avons donc fait un entretien à usage exploratoire pour cibler notre piste de travail de recherche et être habituées au contexte pénitencier pour acquérir une certaine aisance lors des entretiens avec la population choisie.
En cas de besoin, le directeur du pénitencier, nous avait également donné son accord pour des entretiens complémentaires avec lui, afin de compléter les données récoltées.
Nous avons fait attention au lieu de rencontre pour qu’il soit neutre et que les personnes puissent se sentir à l’aise dans un climat de confiance. Premièrement, nous leur avons demandé si elles avaient un lieu en tête puis si elles n’avaient pas d’idée, nous leurs avons proposé une salle de cours à la HETS. Certains entretiens se sont déroulés dans une salle de classe et d’autres dans le bureau de notre directeur de mémoire faute de salle de cours libre.
3 Sous la direction de Bourdieu, P., (1993). Document comprendre. La misère du monde. Editions du Seuil.