L’espèce africaine, O. glaberrima a d’importants traits caractéristiques qui lui
permettent de résister aux stress biotiques et abiotiques. En effet, le riz africain montre une
résistance à la salinité, à la sécheresse et à la toxicité ferrique (Bezançon et Diallo, 2006).
C’est une espèce qui peut survivre dans des conditions de faibles apports en intrants et de
compétitivité avec les herbes indésirables (Sarla et al., 2005) ; de même que dans des
écosystèmes difficiles telles que les zones très pluvieuses, les zones côtières, les zones de
mangrove et même les zones accidentées (Sarla et al., 2005 ; Bezançon et Diallo, 2006). Sa
capacité de compétition face aux adventices est due à une vigueur rapide, un faible coefficient
d’extinction et une utilisation efficace de lumière (Bezançon et Diallo, 2006). Elle possède
des feuilles pendantes qui évitent que les rayons solaires n’atteignent le sol. En plus de sa
grande accumulation de biomasse aérienne, elle possède de nombreuses racines minces avec
une bonne exploration de la rhizosphère ; ce qui l’aide à lutter effectivement et efficacement
contre les adventices (Bezançon et Diallo, 2006). Aussi, l’espèce a-t-elle un tallage abondant
et une couverture rapide du sol lui permettant d’étouffer et d’éliminer les adventices
(ADRAO, 2002). En plus de sa capacité à lutter contre les adventices, l’espèce O. glaberrima
dispose d’autres caractéristiques avantageuses qu’a énumérées ADRAO en 2002. Il s’agit de:
– la maturité précoce : O. glaberrima arrive, en général, à maturité entre 90 et 100 jours
par rapport aux O. sativa améliorées pluviales qui n’arrivent à maturité qu’entre 120 et
140 jours en Afrique de l’Ouest ;
– la tolérance à la sécheresse ;
– la résistance à la cécidomyie(1) africaine du riz ;
– la résistance au virus de la panachure jaune, une maladie importante en riziculture de
bas-fond ;
– la résistance à la pyriculariose(2) ;
– le goût, l’arôme et d’autres qualités de grains prisées par les paysans.
A côté de ces caractéristiques appréciées, l’espèce O. glaberrima est sujette à de traits
indésirables qui peuvent entraver son adoption et sa production à grandes échelles. Il s’agit du
fait que ses panicules s’égrènent facilement, ce qui est préjudiciable à son potentiel de
rendement. Ensuite, il faut noter que ses grains ont une longue dormance, ce qui fait que sa
culture n’est pas prisée par les paysans. Aussi, faut-il retenir que l’espèce est hautement
exposée au phénomène de la verse. En effet, l’espèce africaine a des tiges trop fragiles, donc
ne supporte pas les fleurs et les grains. Ainsi, elle succombe facilement sous le poids avant la
récolte : c’est la verse.
1 Insecte de l’ordre des diptères
2 Maladie des organes aériens du riz dont les symptômes débutent par l’apparition de lésions blanchâtres qui évoluent vers des lésions
nécrotiques en forme de losange
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