Le 27 février 2004, dans sa résolution 1528, le Conseil de sécurité des Nations unies autorisera la formation de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), qui regroupera les forces françaises et celle de la CEDEAO (l’ECOMOG), pour une durée initiale de douze mois à compter du 4 avril 2004.
Le 4 mars 2004, le PDCI suspendra sa participation au gouvernement, étant en désaccord avec le FPI (parti de Laurent Gbagbo) sur des nominations au sein d’administrations et d’entreprises publiques.
Le 25 mars 2004, une marche pacifique fut organisée pour protester contre le blocage des accords de Marcoussis, alors que les manifestations seront interdites par décret depuis le 18, est réprimée par les forces armées, épaulée par la police et les Jeunes patriotes : il y aura 37 morts selon le gouvernement, entre 300 et 500 selon le PDCI d’Henri Konan Bédié12. Cette répression provoquera le retrait de plusieurs partis d’opposition du gouvernement. Le rapport de l’ONU du 3 mai révèlera l’implication des hautes autorités de l’État ivoirien et estimera le bilan à au moins 120 morts.
En avril, les forces loyalistes effectueront plusieurs bombardements dans l’Ouest du pays qui tuent des civils. Le gouvernement de réconciliation nationale, composé de 44 membres à l’origine, sera réduit à quinze après le limogeage de trois ministres dont Guillaume Soro, chef politique des rebelles, le 6 mai. Cela entraînera la suspension de la participation au gouvernement d’union nationale de la plupart des mouvements politiques.
La France sera dès lors dans une situation de plus en plus inconfortable, accusée par les deux camps de favoriser l’autre, notamment par les loyalistes parce qu’elle protégeait les rebelles et n’appliquait pas les accords de défense passés avec la Côte d’Ivoire ainsi que par les rebelles parce qu’elle empêchait la prise et le contrôle d’Abidjan. Pour ce fait, le 26 juin 2004, un militaire français serait tué dans son véhicule par un soldat gouvernemental près de Yamoussoukro.
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