Six fois reportée depuis 2005, l‘élection présidentielle ivoirienne s‘est finalement déroulée dans le calme, dimanche le 31 octobre 2010. Quelques minutes avant la fermeture officielle des bureaux de vote, le président de la Commission électorale indépendante (CEI), Youssouf Bakayoko, s‘était réjoui de l‘attitude de ses compatriotes qui ont participé à ce “moment historique en toute sérénité”. Après plus de huit années de crise politico-militaire déclenchée par une tentative de putsch contre le président Laurent Gbagbo, quelque 5,7 millions d‘Ivoiriens étaient appelés aux urnes pour élire leur chef de l‘État.
Quatorze prétendants à la magistrature suprême étaient engagés dans la course, mais seuls trois concurrents font figure de favoris. En quête d‘une légitimité par les urnes depuis la fin théorique de son mandat présidentiel en 2005, le président sortant et candidat du Front populaire ivoirien (FPI), Laurent Gbagbo était, fait inédit, opposé à ses deux éternels rivaux : l‘ex-Premier ministre Alassane Ouattara, du Rassemblement des républicains (RDR), et l‘ancien président déposé par un coup d‘État en décembre 1999, Henri Konan Bédié, du Parti démocratique de Côte d‘Ivoire (PDCI).
Initialement prévue dimanche le 31 octobre 2010 à 17 heures (GMT), la clôture de la présidentielle a dû être repoussée dans plusieurs bureaux de vote débordés par l‘affluence des électeurs. Dès 7 heures du matin, les 20 000 bureaux de vote du pays ont accueilli des centaines de milliers de personnes impatientes de participer au premier tour d’un scrutin qui oppose, pour la première fois depuis l‘indépendance du pays en 1960, les principaux acteurs de la scène politique ivoirienne.
De mémoire d‘électeur ivoirien, jamais un scrutin présidentiel n‘avait attiré autant de monde. Bambanaoua a fait la queue dès 4 heures du matin devant le portail de l‘école Abri 2000, dans le quartier de Koumassi, où elle a glissé dans l’urne son bulletin. “Je suis venue avec toute ma famille. Mes parents, mes oncles, mes tantes, mes cousins… Tout le monde est là. Aujourd‟hui, on ne travaille pas, on vote. C‟est jour de fête !”, raconte cette jeune coiffeuse de 34 ans.
Aboubacar et Adama ont, eux, étaient devant leur bureau de vote à 5 heures du matin. “Cela fait cinq ans que nous attendons cette élection. Il y a eu trop de déchirures, trop de violences. Ce scrutin est historique, c‟est la première fois que nous avons le choix entre les trois grands leaders du pays. La Côte d‟Ivoire va enfin pouvoir renouer avec la paix, l‟unité et le développement.”
Le taux de participation à l’élection présidentielle qui s’est tenue dimanche le 31 octobre 2010 en Côte d’Ivoire était d'”environ 80%”, un taux “historique”, avait annoncé lundi, le 1er novembre 2010 la Commission électorale indépendante (CEI)(80). “Nous sommes à environ 80% de taux de participation, ce qui est historique”, avait affirmé sur la télévision publique un vice-président de la CEI, Mamadou Gnenema Coulibaly. Un tel résultat fait “la fierté de tous les acteurs de ce processus électoral”, a-t-il ajouté.
Quelque 5,7 millions d’inscrits devait départager 14 candidats dont le président sortant Laurent Gbagbo, l’ex-chef d’Etat Henri Konan Bédié et l’ancien Premier ministre de la Cote d‘Ivoire et Directeur Adjoint du FMI Alassane Ouattara.
Le patron de la mission de l’ONU en Côte d’Ivoire, Youn-jin Choi, chargé de la “certification” du scrutin, avait évoqué plus tôt un taux de participation parmi les “plus élevés au monde”, sans toutefois fournir d’indication chiffrée.
79 France24.com. – Le déroulement du premier tour électoral au 31 octobre 2010.- 31/10/10 : « Les Ivoiriens ont afflué en masse, dimanche le 31 octobre 2010, dans les bureaux de vote pour élire leur chef de l’État. Les résultats officiels de ce premier tour, attendu depuis cinq ans, seront connus au plus tard mercredi, le 03 Novembre 2010 »
80 Mamadou Gnenema Coulibaly, vice-président de la CEI, cité par le quotidien Le Nouvel Observateur au 01/11/10 : « Le chiffre émane de la Commission électorale indépendante, qui évoque un taux “historique”. Les résultats provisoires sont attendus d’ici mercredi »
Page suivante : 2.4.2 Une élection pour mettre fin à la crise politico-militaire