Pour comprendre comment a évolué la place de la femme dans le cinéma d’animation japonais, pour comprendre quelle est sa place aujourd’hui et quels rôles lui sont dévolus, il est nécessaire de savoir comment a évolué le cinéma au Japon depuis ses débuts. Nous pouvons regarder de façon brève les débuts du cinéma japonais, puis voir comment a débuté l’animation japonaise, pour ensuite nous pencher de manière plus spécifique sur les images féminines dans le cinéma d’animation japonais.
Il est intéressant de noter que les débuts du cinéma japonais sont marqués par la censure, essentiellement tournée vers la présence de la femme dans le cinéma. La femme n’y a pas sa place : à l’époque du muet, les femmes sont bannies de l’écran. Les rôles féminins sont interprétés par des acteurs travestis, nommés oyama, ou onnagata. Ce diktat est imposé par les acteurs de kabuki, tradition théâtrale au Japon, qui persiste longtemps dans le cinéma. C’est l’influence du cinéma américain après la Seconde Guerre mondiale qui réintroduit la femme au cinéma.(126)
Le baiser est autrefois censuré comme « atteinte à la culture japonaise ». Dans toutes les cultures, la femme est le symbole de la sexualité, de la tentation, du péché, et chez les Japonais, d’un manque de respect de la place que doit tenir la femme : mère, femme au foyer, ce que nous avons vu avec le modèle de la ryosai kembo.
Les Américains, suite à la Seconde Guerre mondiale, aident à l’émancipation des femmes, à la réforme de l’éducation, au suffrage universel, participant à cette libération des mœurs. Le cinéma se défait ainsi du carcan traditionnel, permettant enfin aux femmes d’apparaître sur les écrans. Cependant les films étrangers restent longtemps censurés : la pilosité, la sexualité reste taboue au Japon durant de longues années.
C’est avec la popularité grandissante des mangas et dessins animés au Japon et à l’étranger, que la femme prend une place centrale dans le monde du cinéma et des médias.
126 Douin Jean Luc, Dictionnaire de la censure au cinéma, Paris éditions Quadrige/PUF, 1998, p
Page suivante : 2)b. Des thèmes différents pour des publics différents
Retour au menu : L’IMAGE DE LA FEMME JAPONAISE DANS LE CINEMA D’HAYAO MIYAZAKI