Dans cet ouvrage de cent vingt-deux pages, l’auteur, chercheur à l’Institut de recherches et d’études sur le monde musulman au CNRS, s’interroge sur la responsabilité des médias dans la diffusion et la banalisation de l’islamophobie au sein de la société française. Après avoir analysé le contenu de nombreux articles et émissions, Geisser s’interroge et retient « une impression de scepticisme médiatique assez communément partagé dans les rédactions. »
Partageant l’idée que l’islam est vu, dans la plupart des médias, comme une religion « dangereuse [qui] représente une menace pour la France et ses valeurs », Geisser propose dans La nouvelle islamophobie une investigation et une critique sur cette islamophobie à la française. Xénophobie de l’extrême droite, « offensive des intégristes de la laïcité », etc., pour l’auteur, aujourd’hui la peur du musulman aurait remplacé l’ancienne peur de l’ « arabe ».
Sans détours, Vincent Geisser dénonce cette « nouvelle islamophobie », qui constitue pour lui bien plus qu’un simple phénomène populaire, un véritable phénomène médiatico-intellectuel qui se propage principalement par le biais des « leaders d’opinions (éditorialistes, philosophes, écrivains, universitaires, etc. » Adepte de l’analyse de terrain, Geisser note également que les musulmans, tels qu’ils sont mis en scène dans les médias, sont loin de ressembler aux musulmans que croisent les professionnels qui s’intéressent au sujet.
Pour lui, comme pour d’autres, c’est encore une fois la simplification du discours médiatique qui a permis de tels amalgames.
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