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3. Comparaison de la répartition de l’incidence, du taux de létalité et du taux de mortalité selon les régions et l’année

Les figures 87 représentent respectivement (de gauche à droite) l’incidence, le taux de létalité et le taux de mortalité selon les régions allant respectivement, du haut vers le bas, de l’année 2001 à 2007.

En 2001, Plusieurs régions du Maroc n’ont pas déclaré le nombre de piqûres et de décès par scorpions dont Oued.Eddahab- Lagouira, Laayoune- Boujdour- Sakia ElHamra, Fès- Boulemane, Rabat- Salé- Zemmour- Zaer, Tanger- Tetouan ainsi que certaines provinces.

Les régions ayant déclaré la même année et qui ont une incidence élevée (I ≥1‰) sont Marrakech, Chaouia, Guelmim et Souss. Par contre, l’incidence est faible au niveau de la région orientale et du nord (I <0.5‰), et moyenne à Doukkala et Tadla (I [0.5- 1[.

La létalité est élevée à Souss, Marrakech, Meknès et Tadla (L ≥0.5%), moyenne à Chaouia et Doukkala (L [0.1- 0.5 [) et faible dans les autres régions (L <0.1%)

Fig. 87 : Répartition de l’incidence, du taux de létalité et du taux de mortalité selon les régions et l’année

En 2002, l’incidence est élevée à Guelmim, Souss, Marrackech, Tadla, Chaouia et Meknès (I ≥0.5‰), la létalité est importante à Souss, Marrackech, Tadla, Chaouia, Doukkala et Fès (L ≥0.1%) et la mortalité est importante à Marrackech, Chaouia, Doukkala et Fès (M ≥0.003‰). (La forte létalité à Fès est sûrement due à un biais de déclaration car le nombre de piqués déclarés est faible au niveau de cette région).

En 2003, l’incidence est élevée à Guelmim, Souss, Marrackech, Tadla, Chaouia et Meknès (I ≥0.5‰), la létalité est moyenne dans ces régions à part Marrackech qui avec Doukkala et Fès ont une forte létalité (L ≥0.5%). Quand à la mortalité, elle est très élevée à Marrackech (M ≥0.006‰), suivi par Tadla, Doukkala et Fès (M [0.003- 0.006[), elle est faible ou nulle dans le reste des régions (<0.003‰).

En 2004, l’incidence est élevée à Guelmim, Souss, Marrackech, Tadla et Chaouia, suivi par Meknès et Doukkala (I ≥0.5‰). La létalité est moyenne à Souss, Marrackech, Tadla et Chaouia auxquelles s’ajoutent Taza et Fès (L [0.1- 0.5 [ ), forte à Doukkala et l’Oriental (L ≥0.5%). La mortalité est très élevée à Marrackech et Doukkala (M ≥0.006‰), suivi par les régions qui l’entourent : Souss, Tadla et Chaouia (M [0.003- 0.006[), elle est faible ou nulle dans les autres régions du Maroc (<0.003‰).

En 2005, l’incidence est élevée à Guelmim, Souss, Marrackech, Tadla, Chaouia, Meknès et Fès (I ≥0.5‰), la létalité est moyenne à Guelmim, Souss, Tadla et Chaouia auxquelles s’ajoutent l’Oriental et Tanger (L [0.1- 0.5 [) et reste très élevée à Marrackech et Doukkala (L ≥0.5%). L’importante mortalité concerne toujours Marrackech, Doukkala, Tadla et Chaouia (M ≥0.006‰).

En 2006, l’incidence est toujours importante à Guelmim, Souss, Marrackech, Tadla, Chaouia, Doukkala, Meknès auxquels s’ajoute Taza (I ≥0.5‰). La létalité est moyenne à Guelmim, Tadla et Chaouia auxquelles s’ajoutent Meknès et Rabat (L [0.1- 0.5 [), reste très élevée à Marrackech et Doukkala (L ≥0.5%) et par contre diminue dans la région du Souss. L’importante mortalité concerne, sans changement, les régions de Marrackech, Doukkala, Tadla et Chaouia (M ≥0.006‰).

En 2007, l’incidence est toujours importante à Guelmim, Souss, Marrackech, Tadla, Chaouia, Doukkala, Meknès et Taza auxquels s’ajoute Tanger (I ≥0.5‰). La létalité est moyenne à Souss, Tadla et Chaouia auxquelles s’ajoutent Fès et l’Oriental (L [0.1- 0.5 [), reste toujours très élevée à Marrackech et Doukkala (L ≥0.5%) et faible ailleurs. L’importante mortalité concerne, sans variation, les régions de Marrackech, Doukkala, Tadla et Chaouia (M ≥0.006‰).

On constate que les régions de forte incidence occupent le centre et le sud du Maroc de Guelmim-EsSmara jusqu’à la limite Chaouia et Meknès-Tafilalt (ils restent presque constants durant les années), avec une diminution à Doukkala en 2002 et 2003 et une augmentation à Fès en 2005, à Taza en 2006 et 2007, et à Tanger en 2007.

La létalité est très importante à Doukkala et Marrakech suivi par Tadla et Chaouia puis Souss. Elle est importante selon l’année, à Fès (2002 et 2003) et à l’Oriental (2004, 2005 et 2007).

La mortalité est importante, et de manière constante, dans les régions de Marrackech, Doukkala, Tadla et Chaouia. Elle est ponctuelle, c’est à dire selon l’année, à Fès (2002 et 2003) et à Souss (2001 et 2004).

L’intersection des cartes de la létalité et de la mortalité par piqûres scorpioniques durant les sept années révèle une forte incidence au centre du Maroc : Marrakech-Tensift-Al Haouz, Doukkala-Abda, Tadla-Azilal, Chaouia-Ouardiga et Souss-Massa-Draa.

Donc l’étude de la variabilité géographique de l’incidence et de la mortalité pendant la période 2001-2007, nous a permis de distinguer trois zones d’endémicité variable:

– une zone d’incidence élevée avec mortalité élevée: Marrakech-Tensift-Al Haouz, Doukkala-Abda, Tadla-Azilal, Chaouia-Ouardigha et Souss-Massa-Darâa.
– une zone d’incidence élevée avec mortalité faible: Mekhnès-Tafilelt, Guelmim-Assa-Zag et Fès- Boulemane.
– une zone de très faible incidence avec mortalité nulle: Oued Dahab-Lagouira, Laayoune-Boujdour, Grand Casablanca, Rabat-Salé, Gharb-Chrarda-Bnihssen,Taza-Elhoceima, Tanger-Tetouan et l’Oriental.

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