A travers notre étude de recensement de la flore du Parc National qui est estimée à 407 taxons soit 13% de la flore d’Algérie estimée à 3139 espèces (QUEZEL et SANTA, 1962- 1963) repartie sur 59 familles et 254 genres, ce qui représente environ 40% des familles et 29% des genres recensés en Algérie. La richesse spécifique confirme une nette dominance des Asteraceae, des Fabaceae et des Poaceae avec 65 espèces (16%), 40 espèces (9,8%) et 26 espèces (6,3%) respectivement. Le degré de rareté des taxons est estimé à 28,74% soit 60 espèces rares, 22 espèces assez rare, 32 espèces très rares et 03 espèces rarissimes alors que la flore renferme un immense potentiel d’espèces pouvant faire l’objet de culture ou d’introduction au niveau des jachères et / ou dans la réhabilitation des terres de parcours ou des zones dégradées. Plusieurs genres peuvent être cités : Médicago, Trifolium, Vicia, Astragalus, Lathyrus, Anthyllis, Ononis, Hordeum, Bromus et Ampelodesma.
(MATE, 2009).
Au plan de la composition floristique du Parc National de T.E.H, on constate la présence des grandes strates avec ses différents types biologiques notamment, Arborée, Arbustive et Herbacé, dominées par les peuplements de phanérophytes avec une présence limite de 3,64%. La flore endémique du Parc National est remarquée par sa richesse car elle présente 14,74% de la flore totale du Parc est compte environ 60 espèces. Parmi les espèces endémiques, 17 sont rare (R) et 14 espèces sont très rares (RR).
Cette flore endémique appartient à 23 familles dont l’analyse de sa répartition en fonction des familles montre que les Asteraceae sont les plus riches avec 12 taxons, les Caryophyllaceae et les Lamiaceae comptent 06 taxons chacune, tandis que les Fabaceae contiennent 05 taxons, les Scrophullariaceae, les Apiaceae et les Poaceae comptent 04 taxons, les Convolvulaceae avec 03 taxons, les Violaceae, Rubiaceae, Dipsacaceae, Brassicaceae contiennent 02 taxons pour chacune, tandis que les Rutaceae, les Cistaceae, et les Boraginaceae sont les moins représentées par un seul taxon.
La biodiversité végétale recensée au niveau de notre zone d’étude ainsi que la présence et la richesse au sein des groupements végétaux procurent au Parc National une valeur écologique, sociale et économique. les Chênes (Quercus ilex, Quercus suber, et Quercus faginea) et le Cèdre de l’Atlas (Cedrus atlantica) présentent une valeur sylvicole indéniable, économique bien appréciée dont le bois, de meilleure qualité est utilisé en menuiserie et en ébénisterie pouvant construire des nouveaux marchés locaux ou internationaux dans le domaine de la commercialisation du bois, mais aussi ornementale .
La plupart des habitants des zones rurales comptent d’abord sur les plantes médicinales et aromatiques pour traiter leurs problèmes de santé et les utilisent en cosmétologie, en parfumerie et dans l’industrie alimentaire entre autres. Même dans les zones urbaines les habitants se tournent vers des remèdes traditionnels. Parmi ces plantes recensées dans le Parc national de T.E.H, on peut citer : Hyssopus officinalis, lavendula officinalis, Mentha pelgium, Fraxinus excelsior, Thymus vulgaris, Crateagus monogyna, Crataegus laevigata, Borago officinalis, (Urtica dioica, fumaria officinalis, Daucus Carota, (Fragaria vesca, Artemisia absinthium, Fucus vesiculosus, Linaria vulgaris, …etc.
Néanmoins, la dégradation de cette richesse s’accélère d’un jour à un autre. Parmi les causes de cette dégradation, il ya lieu de citer l’action anthropique que l’homme exerce avec ses troupeaux. Le pâturage constitue une menace pour la pérennité des espèces sylvicole dans la mesure d’empêcher la régénération naturelle. S’ajoute à cela, le phénomène de dépérissement du cèdre de l’Atlas dont les causes restent loin d’être élucidées avec précision. Ce phénomène compromis non seulement l’existence de cette espèce mais aussi tout un cortège floristique et faunistique qui lui associée dont la conservation de cette biodiversité est un enjeu pour les gestionnaires du Parc, l’approche participative peut porter un grand intérêt dans ce sens.