« Oh Jean, tu vas pas mettre ce titre là [Fils de ploucs], quand-même ! », me disent mes semblables restés au pays. Je les comprends, ils ne veulent pas qu’on ressuscite l’injure. Mais elle est nécessaire à mon témoignage : c’était notre douloureuse étiquette. »
J. Rohou(124)
Nous l’avons vu, il existait une population bretonnante à Brest au XIXe siècle, comme l’atteste les différents documents abordés précédemment. Il paraît de moins en moins envisageable de voir Brest comme une colonie française, tout du moins du point de vue linguistique mais il reste à déterminer quelle population parlait breton. S’il est difficilement possible de dégager des généralités, une étude au cas par cas peut nous montrer le visage de certains bretonnants brestois. Nous allons tout d’abord, dans cette troisième et dernière partie nous intéresser à la diversité sociale de la ville de Brest au XIXe siècle en analysant le recensement de la population de 1851, en nous intéressant à la bourgeoisie et la domesticité et en abordant les répercutions de la métamorphose que Brest a connut dans la seconde moitié du siècle. Dans un second temps, nous mettrons en évidence la diversité linguistique en abordant le parcours et les travaux de membres des sociétés savantes de Brest et en analysant l’idiome de l’arsenal.
124 J. Rohou, Fils de ploucs, éditions Ouest-France, Rennes, 2005, p.12