La singularité de chaque détenu influence son vécu en détention. Seulement et inévitablement, les détenus vivent des rapports affectifs différents avec leur famille, aussi bien au niveau conjugal que filial puisqu’il existe une privation d’altérité.
Immédiatement, des questions peuvent se poser à leur esprit.
Comment faire exister une affectivité en prison dans un espace monosexué, alors qu’il manque un être « choisi » vivant dehors ?
Comment les détenus peuvent-ils « être », « se sentir » avec l’absence de l’autre ?
De plus, il se peut que cette absence soit ravivée par un appel téléphonique, une lettre, une visite, une photo. Cela peut impliquer un manque de tendresse, de séduction.
Des angoisses peuvent apparaître comme des images de séparation, d’infidélité.
En vivant avec le même genre et des gardiens, même s’il existe des gardiennes, la séduction du sexe opposé est souvent difficile. En effet, la plupart du temps, les gardiennes font leur travail de surveillance et sont sollicitées par la hiérarchie dans ce sens, ce qui peut induire un réel manque de reconnaissance de soi.