L‘évolution de l‘économie ivoirienne au cours des années 2010 et 2011 était marquée par les incertitudes liées à l‘environnement international, les effets de la crise postélectorale, le plein rétablissement de relations harmonieuses avec l‘ensemble des partenaires au développement et la ferme détermination du Gouvernement à rétablir durablement la Côte d‘Ivoire sur le sentier de la croissance(167).
En effet, au niveau international, l‘économie mondiale devrait enregistrer une croissance de 4% en 2011, après un taux d‘environ 5% en 2010, du fait notamment des effets des catastrophes naturelles en Asie, des troubles sociopolitiques dans certains pays producteurs de pétrole, des difficultés de relance de la demande privée aux Etat Unis d‘Amérique et de la crise de la dette dans la zone euro. Sous les principales hypothèses d‘un règlement de la crise de la zone euro et d‘une reprise des activités économiques aux Etats Unis, la croissance mondiale devrait se maintenir à 4% en 2012 et probablement au-delà de cette période.
Au niveau de l‘Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), après une bonne tenue de l‘activité économique en 2010, où le taux de croissance s‘est affiché à 4,5%, contre 2,8% en 2009, le PIB devrait ressortir en quasi-stabilité en 2011, du fait de l‘impact de la crise post- électorale ivoirienne. Avec la normalisation sociopolitique en Côte d‘Ivoire et la reprise des activités dans certains Etats membres de l‘Union affectés par cette crise, le taux de croissance devrait avoisiner 5% en 2012.
En Côte d‘Ivoire, après plusieurs années d‘instabilité sociopolitique, qui a pris fin avec la résolution de la crise postélectorale, le Gouvernement avait mis en oeuvre avec succès, un programme économique et financier intérimaire en 2011 et pris des mesures d‘urgence pour impulser la reprise des activités. Ce programme avait bénéficié du soutien financier de la plupart des partenaires au développement. La crise postélectorale avait eu de graves conséquences sur la situation sociale, humanitaire, sécuritaire et économique du pays. Toutefois, des progrès significatifs avaient été enregistrés dans le processus de reprise des activités et de reconstruction nationale, grâce aux mesures d‘urgence mises en oeuvre.
En effet, celles-ci avaient permis de restaurer la paix sociale et d‘atténuer les effets néfastes de la crise sur l‘économie nationale. A cet égard, le taux de croissance initialement attendu à -6,3% devrait s‘améliorer pour se situer à -5,8% en 2011. Sous l‘hypothèse du maintien de cette dynamique, à travers la poursuite des efforts de restauration de l‘appareil de production, d‘accroissement des investissements notamment publics, d‘amélioration du climat des affaires, de consolidation de la paix sociale et de la confiance des acteurs économiques, l‘après 2011 devrait être une période pendant laquelle, les nouveaux dirigeants devraient se pencher sur la matérialité de la relance économique, avec un taux de croissance du PIB réel tournant au tour de 8,5%.
167 Le Nouveau Réveil – 30/12/11, Le Ministre de l`Economie et des Finances, cité par Diby Koffi Charles
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