La collecte et la diffusion des informations sont déterminantes pour l’efficacité du dispositif. En effet, on l’a vu, les assemblées plénières regroupent des représentants d’institutions. Ceux-ci sont censés transmettre les demandes de leurs institutions respectives qui, elles-mêmes doivent analyser et faire connaître les besoins de la base. Pour que le dispositif soit productif, au plus proche des réalités du terrain, inversement, il est indispensable que ces représentants rendent compte à leur base des discussions qui se déroulent au sein du Codeter (figure 8).
La forte participation des syndicats est une des forces du Codeter puisqu’ils représentent un grand nombre d’acteurs du territoire et disposent de structures présentes sur une grande partie du territoire. Les syndicats disposent d’une direction et de délégué syndicaux dans chaque communauté où sont présents des associés du syndicat. Ces délégués sont censés noter les préoccupations et les besoins de la communauté et les exposent lors de réunions, la plupart du temps mensuelles, avec la direction. Dans les faits, ces informations ont du mal à remonter. Les représentants ne jouent pas toujours bien leur rôle et la direction ne fait parfois pas passer toute l’information. La direction organise des assemblées générales annuelles auxquelles participent les associés qui permettent néanmoins d’assurer un contact direct avec la base syndicale.
Dans le sens descendant, l’information reste de même parfois bloquée au niveau des représentants au Codeter. Ces représentants des institutions ne rendent que rarement compte des discussions et des décisions prises au sein du Codeter à leurs propres institutions ou aux autres institutions concernées, ce qui limite la compréhension des actions menées par le Codeter par les acteurs locaux.
Figure 8: Communication type entre le Codeter et les municipalités
Les débats des plénières sont retranscrits dans des comptes-rendus très succincts, sans analyses, qui ne constituent pas des supports de communication efficaces. Le Codeter n’a pas mis en oeuvre de plan de communication. Ainsi, les représentants ne disposent pas d’autres documents de communication que ces comptes-rendus de réunion. Or, l’élaboration de documents synthétiques, pédagogiques et systémiques pourrait avoir un rôle fondamental dans l’amélioration de la compréhension des débats et des enjeux. Ils faciliteraient le passage de l’information et permettraient de disposer d’une base pour construire un nouveau débat. Il s’agit là d’une des faiblesses majeures du dispositif.