Prenant ascendance dans les années 60 à 80, les conflits armés en Afrique ont connu une époque où le monde est partagé entre les deux blocs. C’est pendant cette période de la guerre froide que les conflits armés sont considérés comme moyen d’imposer une idéologie aux Etats d’Afrique, nouvellement créés, par le biais des mouvements dits nationalistes, alliés du bloc de l’Est. Dans le but de mener une guerre préventive contre l’ « expansionnisme soviétique, l’occident multiplie les interventions militaires dans les territoires africains et réprime tout mouvement révolutionnaire quel qu’il soit, qualifié de « mouvement communiste.»
Afin de comprendre les dynamiques relatives à la question des conflits armés en Afrique à l’ère de la démocratie, il parait nécessaire de faire une analyse sur les conditions factuelles entre les configurations politiques, sur lesquelles repose le débat démocratique.
Il faut tout d’abord noter que divers facteurs ont exercé leur influence sur l’avènement de la démocratie sur ce continent. Certains parlent de la fin de la guerre froide donc de l’effondrement de la rivalité est-ouest, d’autres évoquent la fin d’une longue période de la course à l’hégémonie occidentale sur le continent africain ou encore une expression de lassitude du nord qui ne peut plus supporter les fardeaux d’un continent avec tous les problèmes qu’il détient. En relativisant la conjoncture nouvelle de l’Afrique, on se rend compte que cette partie du monde est dans la continuité de la période coloniale mais sous forme d’héritage. L’héritage administratif, politique, l’inégalité des classes au côté desquels on note une disparité croissante. Ce descriptif va compliquer le problème et exige une réponse, difficile à décrocher car se trouvant entre les forts, le bras de fer qui crée un malentendu sans lendemain.
3.2.1. Les facteurs des conflits armés internes
L’ouverture de l’Afrique à la démocratie dans les années 90, s’est accompagnée de la multiplicité des conflits armés ; onze pays ont connu la guerre dans la même période et, quatorze pays y sont concernés en 2000(83). Se trouvant au cœur des enjeux politiques et économiques, les conflits armés en Afrique marquent la rupture de dialogue entre les acteurs, alliance qu’ils ont scellée lors des différentes assises nationales : la CNS pour certains, le grand débat national pour d’autres. Le phénomène des conflits armés qui se déroule à l’intérieur d’un pays ou qui proviennent de l’extérieur, deviennent aujourd’hui, l’apanage d’un même pays. Les ressortissants d’une nation s’affrontent sur leur propre territoire, partant d’un antagonisme ou d’une divergence de décisions.
Dans « l’Economie des conflits en Afrique », Philippe HUGON(84) fait observer que la multiplicité des conflits en Afrique depuis la fin de la guerre froide, ne relève pas du seul fait de lutte pour défendre les intérêts des firmes étrangères, ou pour des raisons économiques des instigateurs, mais ces conflits reposent sur des facteurs à multiple facettes qui méritent une attention particulière
3.2.1.1. Les Facteurs socioculturels
L’inter culturalité de l’Afrique, constitue un des éléments essentiels ayant favorisé la prolifération des CA avec l’avènement de la démocratie.
A la fin de la guerre froide, comme au début des années 60, l’Afrique se retrouve seule face à son destin. Cette fois ci, elle a la lourde tâche de panser les blessures laissées par les grandes puissances : calmer les tensions politique, ethnique et sociale, démilitariser l’esprit de la population ayant vécu le choc des brutalités militaires, reconquérir ou reconstituer la cohésion nationale et relancer l’économie. Cependant, la libre voie accordée au dialogue, donne lieu à des querelles de valeur sociale et des affrontements religieux(85).
Au centre de tous les débats, il revient à dire que l’Afrique léguée par la puissance coloniale a, non seulement des frontières arbitraires qui ont contribué à susciter des conflits entre les Etats et rendre l’unité nationale plus difficile, mais aussi une tradition d’autoritarisme.
Les dirigeants des Etats qui ont accédé à l’indépendance, centralisent à l’excès les pouvoirs politique et économique, suppriment le dialogue social, confisquent la liberté populaire. Dès lors, on assiste à la prédominance d’une frange de la population caractérisée par la corruption, le népotisme, l’impunité. Dans plusieurs pays africains, celui qui a la chance d’être au pouvoir ou proche du pouvoir, remporte tout.
La multiethnicité(86), présente partout en Afrique, occasionne une sorte de compétition au bien-être social avec effet dominant, le raisonnement politique qui une fois dégénéré, conduit à la violence.
La recherche constante pour les populations à accéder aux produits vitaux, eau, terres cultivables, forêts ou surface avec des ressources naturelles ou minérales, provoque des tensions entre les communautés. Des transhumants ou des nomades(87) qui s’affrontent souvent avec des agriculteurs. Les premiers à la recherche des pâturages pour leur bétail, mettent le feu qui brûle des plantations ; en représailles, les seconds s’attaquent aux troupeaux de bétails. Ces types d’affrontements finissent par se transformer en conflits interethniques, interreligieux, intercommunautaires voire inter frontaliers.
Par ailleurs, les programmes d’ajustement structurels (PAS) des années 80, dont les conséquences sont traduites par une réduction draconienne des budgets sociaux, ont aggravé la vulnérabilité de la majorité des populations vivant avec de maigres ressources. L’accès à l’éducation, aux soins de santé de base(88) deviennent de plus en plus difficile. Ce qui expose bon nombre de la population à des risques de détresses sociales plus accrues. Le taux de scolarisation s’affaisse, le niveau de l’éducation s’effondre, le taux d’abandon scolaire plus élevé ; la déperdition scolaire et l’analphabétisme de retour gagnent le milieu de la population active, ancrée à la délinquance, prêt à alimenter et entretenir l’anarchie d’où qu’elle vient.
Les conditions de vie des populations africaines se caractérisent encore trop souvent par la pauvreté et la misère absolues ; environ 300 millions d’africains vivent dans une extrême pauvreté (89). Du coup, le processus de la démocratisation se trouve plombé, les régimes ne sachant pas que leur pouvoir repose sur de la braise; ‘leur siège étant trop élevé, ils ont du mal à apprécier le degré de la chaleur du feu qui remonte’.
3.2.1.2. Les Facteurs politiques
Pour décrire cette tendance, il est plausible de présenter certains aspects qui la caractérisent.
Au niveau interne, la mutation politique des pays d’Afrique est confrontée à une crise sociale et un déficit macroéconomique, lesquels se heurtant aux séquelles des revendications de masse, provoquent une dégradation du socle de la démocratie. Nous distinguons ici un effondrement des structures de cohésion nationale. Le contrôle du pouvoir politique dont l’Etat dispose, s’effrite peu à peu.
Les instruments politiques, administratifs, judiciaires sont appropriés et gérés par les seules autorités centrales. Les relations entre les dirigeants et les populations d’une part et, entre les institutions de la république et les populations d’autre part, connaissent des crispations permanentes qui se traduisent de deux manières.
Premièrement, le blocage, la manipulation dans le processus de démocratisation, ouvrent la voie à d’autres moyens de revendication. Le dialogue est rompu car les régimes, disposant de forces militaires, sont prêts à réprimer les mouvements revendicatifs ; l’exercice des partis uniques est de mise.
Ensuite, le refus ou l’incapacité des pouvoirs à gérer la diversité ethnique de leur population est source de mécontentement et de scission sociale surtout en Afrique ou l’inter culturalité fonde la solidarité, donc la cohésion. Le manque de sagesse dans la conduite du pouvoir à ce niveau est synonyme d’exclusion de la minorité ; la marginalisation et l’exclusion constituent une base à des velléités contestataires du pouvoir. Et pour se faire entendre, cette classe, dite exclue n’hésite pas à s’accrocher à toutes actions de déstabilisation du pouvoir central.
Ces types de cacophonie finissent par lasser la population qui se révolte au prix de sacrifice, embrasant les tensions larvées. Une fois la défaillance politique est défaite, la pression populaire prend le dessus, la classe politique d’opposition s’y mêle. Le pouvoir ne sachant comment adopter la pratique de règlement pacifique, déploie des forces de répression, laquelle devient le bourreau des citoyens sans armes et sans protection.
Au sein d’une opposition censée privilégier le dialogue, impuissante face à des démonstrations de forces du pouvoir, les plus extrémistes choisissent la voie de la violence pour soit, protéger la population civile, soit défendre la patrie, ou chasser le dictateur et restaurer l’Etat de droit, la justice et l’égalité.
Au final, les conflits apparaissent ainsi comme la conséquence de la faillite du système de gouvernance politique, l’incapacité du pouvoir à faire asseoir la démocratie.
Au niveau externe, les rivalités des puissances occidentales depuis l’ère des temps, marquées par des confrontations sur le territoire des pays africains par Etats interposés, se fondent exclusivement sur des questions d’ordre économique. Par ailleurs, pour des raisons idéologiques ou d’approche culturelle, des pays voisins apportent leur soutien de diverses manières à des groupes armés qui se forment pour déstabiliser un régime en place.
3.2.1.3. Les Facteurs militaires
Dans sa publication, « Histoire de l’organisation des armées» (90), Carl Pépin, décrit les origines des armées dites « modernes » qui remontent au XVe siècle en Europe, comme une société de mercenaires bien organisée. Il s’agit d’une entreprise commerciale avec des éléments qu’elle offre à des clientèles industrielles. En Espagne puis en France, la mise en place d’une armée est devenue nécessaire afin d’avoir sous sa garde et de manière permanente, des groupes d’hommes, matériellement solides, capables de surveiller les frontières et lutter contre des manœuvres extérieures ; à l’intérieur, elle est chargée d’assurer la sécurité de la population, de participer à la défense des intérêts de son territoire. Ainsi constituée, une armée est fixée sur un territoire donné, donc une armée nationale, avec pour but de défendre ledit territoire contre toutes agressions extérieures, c’est-à-dire, combattre l’ennemi sous toutes ses formes, d’où qu’il vient, quel qu’il soit.
L’armée d’Afrique relève elle d’une double origine. D’abord, la conquête de l’Algérie en 1830 lorsqu’au départ, un corps expéditionnaire est constitué, commandé par le général Bourmont(91) et arrive à Sidi – Ferruch. Faisant partie de l’armée d’Afrique, toutes celles des unités qui sont stationnées dans les protectorats du Maroc, de Tunisie et du Sahara.
Le vote de la loi constitutionnelle de 1831, promulguée le 22 mars, “autorise la formation d’une légion d’étrangers en France, et de corps militaires composés d’indigènes et d’étrangers hors du territoire continental”. Elle stipule, dans son article 2 que “les généraux en chef, commandants les pays occupés par les armées françaises, hors du territoire continental, pourront être autorisés à former des corps militaires composés d’indigènes et d’étrangers”.(92) Ainsi vont être créées et se développer en Afrique, et plus précisément en Algérie, des unités composées des indigènes pour leur connaissance du terrain, de l’adversaire, mais aussi pour leur adaptabilité au climat.
Les ordonnances de décembre 1841, jettent la base de l’organisation des troupes indigènes et consacrent leur régularité, en les dotant d’un statut, conforme avec celui des autres unités d’Afrique française. D’où la naissance de l’unité des tirailleurs, infanterie indigène et de spahis, la cavalerie indigène.
Composée en majorité des zouaves, des étrangers et des français, les unités de l’armée d’Afrique dont la devise est « Être zouave est un honneur. Le rester est un devoir.» (93), sont formées par des cadres français. Destinées initialement à exercer sur le territoire d’Alger et pacifier le pays, elles vont ensuite, être engagées dans des combats à l’extérieur : en Crimée, en Italie, en Chine…..
A la conférence de Berlin où est décidé le partage de l’Afrique entre les puissances occidentales, l’armée d’Afrique va subir le fait de la colonisation. Contrairement aux pays de la méditerranée qui sont en contact avec l’occident depuis plus d’un siècle, les pays d’Afrique situés à l’intérieur, ne sont pas prêts à s’offrir à la domination coloniale. Au besoin de conquérir le maximum de territoire, les colons vont donc chercher à renforcer leurs troupes par des supplétifs militaires africains. D’un territoire à un autre, des hommes valides sont recrutés de force, tel le cas des tirailleurs sénégalais qui ont permis l’annexion des autres territoires devant composer la future AOF. Ces opérations dites de pacification vont se poursuivre jusqu’à la guerre de 1914 et celle de 1939(94).
Ensuite, l’armée d’Afrique, trouve son origine dans les raisons d’ordre économique. Le colonisateur, pour rentabiliser sa présence sur le territoire africain, lance des opérations d’exploitation des régions situées à proximité du littoral, fertiles, car mieux arrosées, donc plus favorables aux cultures de rentes. Les jeunes ne disposant pas de ressources, manquant d’emploi n’ont plus que l’armée comme dernier recours.
Au lendemain de l’indépendance, les nouvelles autorités africaines arrivées au pouvoir, s’inspirent du modèle colonial et instaurent des armées républicaines, constituées d’une nouvelle génération de volontaires nationaux mais aussi, d’anciens combattants de l’armée coloniale qui ont combattu sous la tutelle de l’hexagone, revenus dans leur pays, où ils entendent non seulement être les cadres des armées naissantes, mais y jouer aussi un rôle pivot. Ces armées nationales, formées sur place avec des moyens dérisoires, sont souvent dépourvues des notions du civisme, des réalités historiques, pouvant leur inculquer une prise de conscience pour assumer pleinement cette nouvelle responsabilité au nom du patriotisme. Toutefois, la réticence de certains leaders africains d’intégrer les anciens combattants dans l’armée nationale est à l’origine de certains coups d’Etat connus tout de suite après les indépendances.
Qu’elle soit de l’époque coloniale où d’indépendance, de par leur mission, l’armée d’Afrique apparait comme «……..l’ensemble des différentes organisations et moyens militaires qu’un État consacre à la mise en œuvre de sa politique de défense. » (95) ; cette défense peut-être intérieure ou extérieure. A ce titre, les armées en Afrique de par leurs organisations administrative et technique, deviennent les premiers consommateurs du budget du pays ; d’où leur qualification d’ « institution budgétivore ». Cependant, avec le départ de l’administration coloniale, les faibles mobilisations de ressources économiques et financières des pays africains, associée à une faible capacité d’opération de ces armées, constituent un risque élevé d’instabilité. Ces armées restent seules garantes de la stabilité politique d’un pays, du renforcement de la démocratie et de la sécurité, facteur de développement durable.
Dans la première période qui marque l’accession des pays africains à l’indépendance, l’armée est considérée comme apolitique et ne s’est consacrée qu’à sa mission de la sécurité nationale et de défense de l’intégrité du territoire. Peu à peu, elle va s’intéresser à la gestion de la chose publique lorsque la course à l’intérêt, à la corruption commence à empoisonner le climat sociopolitique de ces pays. Les forces armées africaines vont prétexter des mesures pour redresser les situations et sauver les institutions de la république. Alors, les prises de pouvoir par les armes vont se succéder, sans débat social ni dialogue politique. C’est la loi du plus fort qui se radicalise dans une période moderne avec tout son corolaire autocratique.
Le vent de la démocratie qui a soufflé sur l’Afrique modifie les donnes. Les putschs n’ont plus leur place donc, la ferveur de leurs auteurs s’amoindrit au nom du dialogue et du principe de l’Etat de droit. Contrairement aux idéaux initiaux de l’armée républicaine, cette force apparait fragilisée car divisée par région ou par idéologie politique. En dépit des signaux de la démocratie, la méfiance et la suspicion restent marquées dans le rapport entre les principaux dirigeants et les différentes catégories de la population qui les soutiennent. Comme dans d’autres pays du monde, l’armée occupe une place très importante dans les conflits que vit le continent. Par et avec les armes, sont nées dans les communautés, l’insécurité, la tension et l’obligation de se protéger.
Si officiellement les importations d’armes en Afrique ont connu une baisse ces dernières années du fait de la fin de la guerre froide(96), les trafics illicites d’armes légères, faciles à dissimuler ont pris de l’ampleur.
Avec la complicité du gouvernement ou non, ces armes faciles d’utilisation sont introduites dans les pays africains car plusieurs groupes sociaux en quête de succession politique, veulent s’armer. En réaction ou en prévention, le gouvernement, conscient de l’incapacité de son armée à faire face seule à des attaques militaires, organisent des milices progouvernementales qui peuvent éventuellement s’opposer à la contestation de l’adversaire. Les moyens mis à disposition pour soutenir ces groupes paramilitaires sont les armes légères. La dotation en armements à tous les niveaux de la société conduit à l’impossibilité de traiter les conflits de manière pacifique, empêchant le dialogue et la négociation. Ce rapport de force créé par les groupes sociaux en face du gouvernement, conduit inexorablement à déclencher les conflits armés aux conséquences incalculables.
Des guerres meurtrières, marquées par de violentes atrocités vont éclater dans plusieurs pays africains; la principale cause étant la lutte pour le pouvoir. Ces conflits n’opposent plus l’armée nationale à une armée étrangère, mais avec ses autorités auxquelles normalement elle doit allégeance et loyauté.
Le débrayage de ces hommes censés être disciplinés, remet en cause le rôle éducatif qu’a l’armée dans le domaine de la sécurité et de la vie socioéducative, ouvre la voie à toutes sortes de mouvements armés non conventionnels, sachant que l’armée ne peut plus assurer la protection de l’intégrité du territoire et la souveraineté nationale. Détourner de sa mission, elle est en proie à toutes les manipulations politico-politiciennes pour se retourner contre ses propres autorités au nom d’une quelconque promesse. La vocation de déstabiliser un régime ainsi affichée, n’aboutit jamais à la prise du pouvoir sans la moindre conséquence ; si elle l’est, c’est avec des résultats catastrophiques, sinon, c’est une lutte sans issue car c’est un conflit qui se déroule loin du siège du pouvoir central avec des moyens disproportionnés.
Toutes ces manœuvres participent à la remise en cause de la marche vers la démocratie et à la consolidation de ses acquis.
3.2.1.4. Les Facteurs économiques
Les conflits armés en Afrique ne visent pas un résultat économique dans l’immédiat mais jouent un rôle essentiel dans l’approvisionnement des différents conflits, surtout ceux se trouvant dans l’ « opposition » ont besoin de moyens financiers pour entretenir leur mouvement(97). La diversité des ressources existantes sur le continent africain : diamant, or, pétrole, manganèse, uranium, fer…… attise l’appétit des grandes firmes internationales stratégiques, lesquelles résident dans les pays développés ou émergents.
Le besoin exprimé ou ressenti par ces pays en ressources énergétiques, justifie la course à l’occupation des territoires riches. Etant donné que l’Afrique se trouve dans une situation de dépendance économique vis-à-vis des firmes internationales, les tensions ou les conflits donnent lieu à des marchandages pour maintenir ou gagner le pouvoir.
La plupart des conflits armés africains favorisent des transactions illicites des minerais au profit des réseaux de contrebandes, contribuent à l’écoulement en bande organisée des stupéfiants et développent des commerces illégaux de toutes sortes(98).
En outre, les conflits armés en Afrique trouvent leur fondement dans une extrême pauvreté et une précarité sociale avancée. La majorité des combattants sont des désœuvrés ; 18,1% de la population active en 2006 est sans emploi, sachant que le taux de chômage en Afrique, a augmenté de 34,2% entre 1995 et 2005(99). Les grandes firmes internationales qui se disputent les territoires riches en ressources énergétiques et stratégiques, contribuent à monter des forces paramilitaires qui à leur tour influent sur la politique du pays.
83- Hugon Philippe, L’Economie des conflits en Afrique pp.152-169 http://www. Cairn.info
84- Directeur de recherche à l’Institut de Recherches Internationales et Stratégiques (IRIS), en charge de l’Afrique. www.iris-france.org/cv.php?
85- N’oublions pas non plus que les cultes « traditionnels » sont caractérisés par une invention régulière de divinités et une circulation de celles-ci. Voir J.-P. Chrétien (dir.), L’Invention religieuse en Afrique. Histoire et religion en Afrique noire, Paris, Karthala, 1993.
86- En 1942, l’anthropologue Siegfried F. Nadel déconstruit le concept ethnie pour reconstruire le concept d’ethnicité. Dans son œuvre « Byzance noire : le royaume des Nupe au Nigeria, Paris, Maspero, 1971 », il a soutenu que la tribu (sous-entendue l’ethnie) n’existe pas en vertu d’une quelconque unité ou ressemblance objective, mais en vertu d’une unité idéologique et d’une ressemblance acceptée comme dogme.
87- Les transhumants désignent des éleveurs migrants qui se déplacent annuellement d’un site à un autre avec leur famille; leur déplacement peut aussi se faire sans membres de leur famille ; c’est de la semi transhumance. Les nomadismes quant à eux, se déplacent de manière formelle, suivant l’eau et les pâturages. .
88- Marek TONIA, Rena EICHLER et Philip SCHNABL, Allocation de ressources et acquisition de services de santé en Afrique : Qu’est-ce qui est efficace pour améliorer la santé des pauvres ?, Banque mondiale, documents de travail sur le développement humain dans la région Afrique n° 105, 2006
89- Banque Mondiale, Africa Issue Brief: Regional Context,2002 http://www.worldbank.org/afr/issues_brief.htm
90- Le Blogue de Carl Pépin – Histoire de l’organisation des armées – le monde militaire.oct. 2010. www.carlpépin2011.com
91- Comte de Bourmont, de son vrai nom de Louis Auguste Victor de Chaisnes (1773 -1846), fut nommé ministre de la guerre le 23 mai 1825 par le Roi Charles X pour conduire l’expédition française contre l’Algérie
92- La Loi constitutionnelle sur l’armée – http://www.assembléenationale.fr
93- L’Armée d’Afrique – www.rosaliebel75.franceserv.com
94- La participation de l’Afrique à la première et à la deuxième guerre mondiale, a été caractérisée par la contribution humaine (combattants) et matérielle (vivres) pour les soldats, des matières premières ainsi que des mains d’œuvre pour les tâches de génie et l’entretien des routes et voies ferrées. Cf. le rôle des empires coloniaux dans la première guerre mondiale, juillet 2010. www.ac-noumea.nc/histoire-géo; Sénégal : contribution de l’Afrique à l’effort de guerre, le fardeau de l’homme noir. www.allafrica.com
95- Camus Ali- Rôle des forces armées dans le développement des pays des pays africains- http://www.lyntogo.info –
-Dominique BANGOURA, état et sécurité en Afrique, In Politique africaine, n°61, mars 1996, p. 39-53
96- Afrique Europe Foi et Justice (AEFJN), exportation d’armes d’Europe vers l’Afrique, juil.2010, 39 p.
-The Military Balance 95-96, IISS, Londres. –
97- Anne Christine RENAUD, diamants et conflits armés, mémoire de DEA en droit international public et privé, université de Nice Antipolis, 2002, p.41-49
98- Ibid.
99- Falila GBADAMASSI, Afrique : de plus en plus de jeunes en mal d’emploi, oct.2006. www.afrik.com/articles
Page suivante : 3.3. Les conflits armés internes, expression de la «faillite démocratique»