Dans son exploration des déterminants de la croissance à long terme dans les pays de l’UEMOA, Kossi (1998) montre que la croissance réelle par tête des états membres de l’UEMOA est influencée de façon significative par le capital humain (mesuré par le taux de scolarisation secondaire), le taux de croissance de la population, le taux d’investissement, le taux d’accroissement des exportations et le taux de consommation publique. Toutefois ces variables sont à l’exception du taux de croissance de la population et du taux de consommation publique positivement corrélés à la croissance du PIB/tête. L’étude a aussi révélé que le taux d’endettement extérieur a une influence négative sur le PIB/tête mais de façon indirecte par son impact sur le taux de consommation publique.
Doe et Diallo (1997) ont exploré les déterminants de l’inflation dans les pays de l’UEMOA. Il ressort de cette étude, qu’à court terme comme à long terme, le principal facteur d’évolution des prix dans l’UEMOA est l’inflation importée, en l’occurrence, l’évolution des prix en France. L’influence des variables macroéconomiques (taux d’intérêt, dépenses d’état, taux de change réel) est apparue relativement faible. A travers une étude réalisée en 1998, sur la base d’un modèle dérivé de l’équation quantitative de la monnaie, ils montrent qu’à court terme, l’évolution de la masse monétaire a une influence sur l’inflation dans tous les pays de l’UEMOA, sauf au Burkina et au Sénégal. A long terme, les mouvements de la masse monétaire ont un impact sur l’inflation dans tous les pays de l’union.
Les travaux réalisés par la BCEAO (2002 et 2006) sur des données annuelles couvrant la période de 1971 à 2005, montrent que dans les pays de l’UEMOA, aussi bien à court terme qu’à long terme, l’inflation est sensible à l’évolution de la masse monétaire. Ainsi, selon les travaux réalisés en 2002 et 2004, une hausse de 1 point de pourcentage de la masse monétaire entraine, toutes choses égales par ailleurs, une progression de l’inflation de 0,10 point à court terme et de0, 35 point à long terme. En outre, l’examen de l’influence des contreparties de cet agrégat montre, qu’à long terme, l’évolution des crédits à l’économie et celle des avoirs extérieurs nets agissent sur l’inflation.
Par ailleurs, une analyse de l’évolution récente de l’inflation dans l’UEMOA semble indiquer une prédominance de l’impact des chocs d’offre (production vivrière, cours du pétrole, etc.…) pour expliquer le niveau des prix.
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