Les « riberinhas » constituent la population originelle des bords de la rivière Trombetas et du lac Sapucua. À partir des années 90, les éleveurs de la varzea de cachoeiri investissent les bords de la rivière Trombetas et repoussent cette population à l’intérieur des terres. À la même époque, la forêt nationale de Saraca Taquera est créée et une entreprise minière y développe ses activités.
En 2001-2002, devant l’expansion des activités de la mine et la négation des droits des habitants (négation de leur existence sur les lieux et risque d’expulsion, destruction des ressources exploitées ou exploitables par eux, comme les castanheiros…) des habitants engagés s’engagent contre l’entreprise minière. Cette lutte aboutit à la mise en place de mesures compensatoires décidées après l’organisation d’audiences publiques. Ainsi la mine, à partir de cette date, met en place des projets pour les populations habitant autour de la forêt nationale. Des projets de reforestation des plateaux miniers par des habitants employés par la mine, de développement de l’agroforesterie et de pisciculture sont financés par l’entreprise, en partenariat avec les institutions locales.
En 2002, le projet Enxame (Ruche) mené par le Ceft-Bam, est mis en place dans les communautés d’Axipica et de Tapixaua. Il permet à quelques agriculteurs de développer une activité apicole. De 2005 à 2009, à Tapixaua, le projet Uirapuru puis le projet Formiga sont mis en place pour développer la fruiticulture, grâce à un appui à la production et la transformation. Des pépinières sont installées dans cette communauté et des cours sur la production et la transformation artisanale sont dispensés. À la suite de ces premières actions, un centre de transformation et de conditionnement des fruits et du miel est construit à Oriximiná.
En 2008, dans le cadre d’un partenariat entre l’entreprise minière et le STTR, des projets de développement de la fruiticulture sont menés dans les autres communautés du bord du Trombetas dont font partie Axipica et Camicha. Des APL prioritaires (dont celui de la fruiticulture) d’Oriximiná sont définis en 2009, lors d’une réunion entre les acteurs locaux les plus impliqués des municipalités. Ces arrangements doivent orienter les actions des institutions publiques.
En 2010, après de nombreuses difficultés, un assentamento (en création depuis 2003), l’Acontag (Association des Communautés du Trombetas et du Sapucua) regroupant les communautés du bord du lac et de la rive droite de la rivière Trombetas, est créé et permet aux agriculteurs familiaux de bénéficier d’une sécurité foncière et d’un soutien renforcé du gouvernement (via l’INCRA).
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