Dès les années 2000, l’Emater incite les producteurs à diversifier leur exploitation basée sur l’élevage extensif de bovins et la production de farine de manioc. Elle leur propose des crédits « paquet » pour l’achat de vaches laitières (en général cinq), d’un taureau amélioré (race Gir), de matériels pour implanter des clôtures et pour la mise en place de cultures commerciales comme le café, le cacao ou le poivrier noir. L´agriculteur ne participe pas à l’achat du matériel et n’a que peu de possibilité d’adapter le crédit à ses besoins, ce qui entraîne une faible appropriation de l’outil de production et l’insatisfaction du producteur. Aussi, l´absence de races améliorées dans la région entraîne l´achat d´animaux de faibles potentiels génétiques et donc peu productifs ou l’achat d’animaux venant de villes éloignées (Itaituba/Altamira) les rendant particulièrement onéreux. Enfin, le manque de prise en considération du contexte local (sols, climat, savoir faire,…) et le peu d’adaptabilité de l´assistance technique (formée sur des modèles d’agro-business) entraînent l´échec des cultures commerciales.
En 2005, une coopérative de producteurs destinée à vendre les produits de l’agriculture familiale de la municipalité est créée, mais ne devient active qu’en 2006, lorsqu’un autre groupe de producteurs venant du sud du pays s’intègre à elle, totalisant ainsi une cinquantaine d’agriculteurs. Devant l’existence d’un bassin de production laitier relativement important, les coopérateurs décident de construire une industrie laitière. Celle-ci sera financée par un crédit octroyé par la banque d’Amazonie, avec une hypothèque prise sur les terrains de chaque coopérateur.
En 2008, l’industrie laitière est construite, d’une capacité de 10 000 L de lait par jour. Celle-ci permet la pasteurisation du lait et la production de fromage fumé ou de type mozzarella. Cependant en 2008, la coopérative ne reçoit que 700 L par jour. L’acquisition de vaches laitières par les agriculteurs est alors davantage encouragée par l’Emater à travers les crédits Pronaf. En 2009, la livraison de lait atteint 2500 L/j et la coopérative ouvre de nouveaux marchés. L’APL lait est défini au cours d’une réunion municipale regroupant tous les acteurs du développement rural. En 2010, pourtant, la livraison de lait à la coopérative tombe à 1000 L/j, du fait de l’arrêt de la livraison du lait des éleveurs d’une région de production. La sous-utilisation de l’industrie laitière entraîne des difficultés financières. La coopérative exclut une partie des coopérateurs non cotisants, ramenant ainsi le nombre de coopérateurs à 32.
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