L‘incidence de la pauvreté s‘était accrue. En effet, les enquêtes sur les conditions de vie des ménages réalisées par l‘Institut National des Statistiques situaient le taux de pauvreté à 38,4% en 2002 contre 33,6% en 1998. Ce taux de pauvreté était estimé à plus de 40% par la Banque Mondiale. Les jeunes et les femmes étaient les plus affectés par cette situation.
La dégradation du niveau de vie des populations était confirmée par le rapport du PNUD 2006 sur le développement humain qui indiquait pour la Côte d‘Ivoire, un IDH de 0,415 avec un classement de 164 sur 177 pays, soit une nette régression du pays au niveau du développement humain comparé à un indice de 0,427 en 2000.
Par ailleurs, la situation des travailleurs ivoiriens n’était guère reluisante. Elle s’était davantage dégradée avec le régime déchu de Laurent Gbagbo, qui, en dix ans n’avait respecté aucun engagement pris avec les différentes centrales syndicales(125). Ces travailleurs avaient eu un regain d’espoir avec l’élection du nouveau président de la République, Alassane Ouattara. Certes, ils disaient être conscients des priorités de l’heure : reconstruction et réconciliation. C’est pour cette raison qu’ils n’avaient été trop exigeants lors de la commémoration de la fête du 1er Mai 2011. Mais ils souhaitaient voir leurs différentes revendications satisfaites. En tout cas, compte tenu de la situation décrite ci-haut et la projection future porteraient à croire que la tâche ne sera pas facile pour le président Ouattara, tant entendu que la satisfaction de toutes ces revendications entraînera, inéluctablement, l’augmentation de la masse salariale.
Les revendications qui attendaient le président de la république sont multiples. Il s’agit du Profil de carrière dans le secteur Education/ Formation ; l’indemnité contributive forfaitaire mensuelle au logement des enseignants d’Education Permanente ; les arriérés de salaires dus aux travailleurs d’ASH-International; licenciement des 39 agents de la SICOGI ; la situation des travailleurs des plantations d’Etat de Toumbokro (Yamoussoukro).
S’y ajoute l’exonération des impôts sur les pensions de retraite, la signature des Décrets d’application de la Loi 2002-04 du 03 Janvier 2002 portant statut des collectivités territoriales de Côte d’Ivoire, l’intégration effective à la Fonction Publique des filles et garçons de salle. Concernant, le profil de carrière dans le secteur Education Formation, le Décret avait été signé depuis 2007. Et jusqu’à ce jour il n’est appliqué que partiellement. Les travailleurs estiment que cette situation est démotivante.
L’Union Générale des Travailleurs de Côte d’ivoire (UGTCI) demande que ce décret soit appliqué dans son entièreté. Pour ce qui est de l’indemnité contributive au logement, ce sont les enseignants d’Education Permanente non logées qui devraient en bénéficier. Quant aux pensions de retraites, l‘UGTCI plaide pour qu’elles soient totalement exonérées d’impôts. Car, ces impôts diminuent de façon drastique le revenu des retraités. Ce qui les fragilise et les précipite vers une fin certaine.
En dehors de ces revendications essentielles, le président devrait faire face à d’autres préoccupations des travailleurs. Notamment la réforme de la branche Retraite du secteur privé. Sur ce sujet, l’UGTCI estime que depuis deux ans ce dossier n’avance pas. D’autres chantiers, tels la revalorisation du Code de Travail, le Statut général de la Fonction Publique, la revalorisation du SMAG et le barème des salaires attendent le président de la République.
Pour des milliers d’Ivoiriens et singulièrement les travailleurs, la cherté de la vie qu’ils avaient connue sous le régime déchu doit être un vieux souvenir. Ils ont formulé le voeu de voir réapparaître les paniers en lieu des sachets. Pour se faire, ils ont demandé la diminution des prix du riz, de l’huile, de l’eau, l’électricité, téléphone et les loyers.
« Ces réductions vont nous permettre de prendre en compte nos besoins incompressibles, à savoir la santé, l’Education, l’alimentation et le transport » avaient relevé les responsables de la plus vieille centrale syndicale. Le moins qu’on puisse dire c’est que les revendications des travailleurs sont multiples. Le président Ouattara qui avait déjà géré ce pays, de par son expérience d‘Economiste, Directeur Adjoint du FMI et Premier Ministre sous le régime d‘Oufouet Boigny,il ya lieu de croire qu‘il saurait trouver une solution aux problèmes des travailleurs.
125 Le Patriote (Côte d‟Ivoire) par Anzoumana Cissé – 04/05/11