La probabilité de chi deux associée au modèle est de 0,0000. Ceci nous permet de conclure que le modèle est significatif. Les coefficients de toutes les variables du modèle optimal excepté la variable (lien de parenté) (cf annexe 4b) sont significatifs au seuil de 5% et le modèle contribue à 14,52% à l’explication de la probabilité de l’astreinte des enfants aux travaux dangereux.
L’âge de l’enfant explique significativement les travaux dangereux des enfants. Le modèle montre que ce sont les enfants de la tranche d’âge 10 à 14 ans qui sont les plus astreints aux travaux dangereux. En effet, les enfants appartenant aux groupes d’âge 5- 10 ans ont 44% de chance de ne pas être astreint tandis que ceux de la tranche d’âge 10-14 ans courent 1,28 fois plus de risque d’être astreints aux travaux dangereux que leurs homologues ainés âgés de plus de 14 ans. Ce résultat serait dû au fait que les enfants de 10-14ans sont plus résistants à effectuer des travaux dangereux et plus soumis que leurs aînés.
Par ailleurs, le lien de parenté entretient également une relation significative avec le travail dangereux. Les enfants des chefs de ménages, comparativement aux petits fils de ceux-ci, ont 47% de chance de ne pas être soumis aux travaux dangereux. Ce résultat confirme celui de la revue de littérature qui fait état de ce que les enfants confiés sont plus soumis aux travaux dangereux (Baya et Zoungrana, 1996). En fait, au Bénin, cette pratique qui consiste à confier les enfants encore appelés “VIDOMEGON” est de plus en plus fréquente. Les enfants qui ne sont pas ceux du chef de ménage, sont ceux-là qui font plus les travaux domestiques, les travaux champêtres et beaucoup d’autres travaux.
Les enfants qui vont à l’école, ont 30% plus de chance de ne pas être astreints aux travaux dangereux comparativement à ceux qui ne fréquentent pas. Cette situation s’explique par le fait que le temps que l’enfant passe à l’école l’empêche d’être disponible pour le travail. Ce qui justifie le fait que la scolarisation est d’ailleurs considérée comme un moyen de lutte contre le travail des enfants. Par ailleurs, la religion entretient une relation statistiquement significative avec les travaux dangereux des enfants. En effet, les enfants placés dans les ménages où le chef est animiste courent 40% de risque de moins que ceux des ménages sans religion d’être exposés aux travaux dangereux.
Les enfants qui vivent dans des ménages dont le chef est marié ou veuf courent respectivement 35% et 48%moins de risque que ceux des autres ménages. Cela pourrait expliquer par le fait que la proportion d’enfants du chef de ménage est élevée dans ces types de ménages; surtout ces enfants ont plus de chance de ne pas être astreints aux travaux dangereux.
Au regard de tout ce qui précède, l’hypothèse H1 de notre étude est vérifiée.
Les enfants vivant dans de ménages pauvres courent 38,2% de risque d’être astreints aux travaux dangereux. En effet, la pauvreté qui mine de plus en plus l’ensemble des sociétés, fait que les enfants sont condamnés à sacrifier leurs années de développement afin de permettre à leur famille de survivre. Ce qui confirme l’hypothèse H2 de l’étude.
Les rapports de chance montrent que les enfants résidant dans les départements de l’Ouémé/Plateau; du Mono/Couffo et du Zou/collines courent respectivement 1,6 ; 2,3 et 3,5 fois plus de risque d’être astreint aux travaux dangereux que ceux de l’Atlantique/Littoral. On constate que le risque est plus élevé dans le Zou et les Collines. Cela peut être justifié par le fait que les enfants s’adonnent plus aux travaux dans ces zones géographiques.
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