3.3.5.1. Géologie
La géologie de cette zone est caractérisée par la présence de roches sédimentaires qui se sont constituées en milieu marin.
Elles appartiennent également à des formations détritiques du Continental terminal, d’âge fin Tertiaire à début Quaternaire.
On y observe les calcaires, les marnes, les marno-calcaires et les argiles. Les affleurements reconnus appartiennent au Paléocène, à l’Éocène inférieur (Yprésien) et à Éocène moyen (Lutétien).
Le Paléocène est constitué par une assise de calcaires francs riches en fossiles. L’Éocène inférieur est caractérisé par la présence de marnes argileuses et de silex vers la base (affleurement de pointe Sarène) et des marno-calcaires.
Dans l’Éocène moyen on note la présence de calcaires dits calcaires de Khombole.
L’Éocène supérieur ne connaît pas de dépôt marin étendu, la région est soumise à un régime continental qui correspond à la formation des premiers phosphates de chaux de Thiès.
3.3.5.2. Géomorphologie
La géomorphologie du Sine Saloum, façonnée par les différentes transgressions et régressions marines, est caractérisée par la présence de vasières (bas-fonds), de terrasses fluvio-alluviales correspondant à des tannes, et des dunes.
Les zones de vasière et de tannes sont la partie sous influence successive des inondations et des retraits des eaux de la mer. Une concentration abondante de sels en surface se manifeste dans ces zones en fonction de l’évaporation.
Les vasières à mangrove sont caractérisées par leur salinisation et leur acidification. Au niveau de la mangrove les racines à palétuvier contribuent à la fixation des vases marines.
Les tannes du Sine Saloum constituent l’espace le plus complexe du domaine fluviomarin sénégalais. Cela tient à la diversité des unités géomorphologiques héritées des différents épisodes morphogénétiques qui ont façonné le paysage au Quaternaire, à la variation du climat du nord au sud et à la forte densité du réseau hydrographique.
Les tannes se situent en arrière des vasières où ils s’étendent entre les mangroves et les barrières sableuses. Très développés au Nord du Saloum, ils diminuent peu à peu vers le Sud et n’occupent plus qu’une superficie restreinte par rapport aux vasières et aux barrières sableuses.
Parmi les tannes, on distingue les tannes nus, les tannes herbacés et les tannes arbustifs.
– les tannes nus sont de forme dénudée avec des efflorescences salines. Ils occupent les terrasses basses ;
– les tannes vifs, inondés seulement en partie en période de vives eaux. En saison sèche, la surface des tannes vifs légèrement durcie forme une croûte qui se craquelle suivant des contours polygonaux. Lorsque la dessiccation se poursuit, les bords des polygones se relèvent et découvrent un horizon gris blanchâtre, poudreux riche en cristaux de sel :
– les tannes herbus ou herbacés qui occupent la terrasse moyenne et qui correspondent au «schorre». Ils sont isolés de l’influence des marées et sont séparés des tannes nus par une petite pente. Le schorre est réduit à des plages périphériques de plantes halophiles, formant une pelouse ou une prairie basse (Prosopis sp, Tamarix senegalensis, Balanites aegyptiaca etc.).
– les tannes arbustifs occupent les terrasses hautes colonisées par des espèces arbustives tolérantes au sel (Combretum acuelatum, Balanites aegyptiaca, Boerhavia sp, Acacia seyal, Acacia nilotica, Eucalyptus sp etc.).
Les dunes datent de l’époque Ogolienne (21 000 à 13 000 ans BP), période aride de régression marine. Il en subsiste encore d’innombrables témoins et vestiges sur les plateaux. Bien qu’ils soient relativement estompés dans cette région, ces plateaux surplombent les vallées avec un glacis de raccordement bien nettement remarquable. Il en résulte un paysage à allure générale ondulée mais peu marquée.
La région de Kaolack fait partie intégrante du sous-système sud du bassin arachidier. Cette zone particulièrement stratégique est devenue vulnérable aux phénomènes de désertification dont les symptômes sont nettement visibles au niveau des différents écosystèmes fragilisés. En effet, les sols devenus moins protégés suite à la réduction du couvert végétal (parc arboré) et la disparition précoce des résidus de culture ont permis l’installation d’une érosion éolienne. En plus, certains terroirs présentent des problèmes de salinisation importants et de dégradation hydrique.