Le monde est devenu un village planétaire. L’interaction entre les individus, entre les peuples à travers le changement des zones de résidence médiatisée par le développement des moyens de communication ouvre d’autres horizons. Cette interaction crée d’autres ensembles culturels, socio-économiques. Le Bénin à l’instar des pays du monde n’échappe pas à ce processus où l’individu qui change de résidence fait parfois face à des goulots qu’il doit affronter dans sa quête soit de survie soit d’opportunité socio-économique.
Dans l’exercice de leurs activités les immigrés subissent des contraintes qui entravent le bon déroulement de leur commerce.
De façon unanime, ils estiment que leurs activités sont moins profitables de jour en jour et expriment leur indignation face à certains propriétaires qui ne cessent de brandir la menace d’une augmentation du loyer des frais des boutiques. Ils estiment qu’ils payent plus cher que les autochtones. A cela, s’ajoutent les tracasseries douanières et le coût élevé des produits à dédouaner. Ceci amène certains immigrants nigérians à contourner le circuit douanier et à faire rentrer frauduleusement des produits sur le territoire communal. Les commerçants nigérians doivent faire également face à la concurrence d’abord entre eux mais également avec de nombreux autochtones qui commencent à s’illustrer dans le secteur.
La contrainte la plus menaçante qui ralentit le commerce des Nigérians notamment ceux des vendeurs des pièces détachées et de pneumatiques est l’arrivée sur le marché de nouvelles marques de motos qui coûtent moins chères. En effet, avec ces nouvelles marques, on préfère acheter une nouvelle moto que de réparer celle usagée. La politique chinoise n’est pas appréciée par les immigrants nigérians car pour eux ce sont les Chinois qui fabriquent la plupart de ces motos généralement moins chers qui envahissent le marché. Ils estiment également que le coût des taxes et impôts au niveau de la commune est très élevé.
Ils sont également victimes des vols ou de cambriolage. Des individus mal intentionnés s’introduisent dans leurs boutiques pour dérober des articles. Certains opèrent la nuit en défonçant les portes avec des astuces qui dépassent la compréhension humaine.
Enfin, certains citoyens abusent de la générosité de ces immigrants. En effet, ils livrent des articles à moitié prix ou à crédit à certaines personnes. Une fois en possession du produit c’est la croix et la bannière pour les immigrants de récupérer la dette. Pour se faire rembourser, certains immigrants portent plainte auprès des autorités judiciaires de la commune notamment au niveau de la brigade de recherche ou de la compagnie de gendarmerie de Pobè.
Page suivante : 4-4 Suggestions
Retour au menu : ENJEUX SOCIO-ECONOMIQUES DE L’IMMIGRATION DES NIGERIANS DANS LA COMMUNE DE POBE