Si la représentation 3D est un moyen efficace pour augmenter la participation citoyenne en urbanisme, elle peut nuire le dialogue urbain.
Dans la représentation 3D d’un projet urbain, Une des défauts les plus communes est la suivante : la maquette 3D permet le passage ne dure qu’un court moment de l’observation d’un détail à une vue générale, autrement dit, on marque un objet dans une vue et juste après, on construit la vue que l’on a depuis cet objet vers l’endroit où l’on se trouvait. Par cet échange, l’image animée devient familière. Pour ceux qui travaillent avec ces représentations. Les sensations originales qu’elles procurent ne relèvent pas de la vue, mais se rapprochent plutôt d’une forme renouvelée du toucher. Il est bien possible dans ce cas de passer derrière les objets.
Comme le dit Thierry Joliveau(24) « le monde de la 3D numérique ne fonctionne pas comme la perspective. La perspective c’est la translation du toucher vers la vue ; c’est : “ tu peux voir mais tu ne peux pas toucher ”. La 3D n’a rien à voir avec la perspective. La 3D c’est la transcription de la vue vers le toucher. Nous basculons (et nous n’en sommes qu’au début) d’un mode de perspective à un autre, complètement différent ; cela nous conduit à passer de la domination de la vue à celle du toucher ».
Un autre défaut commun dans le monde de la 3D, est le fait que la réception des images 3D renvoie selon des codes bien différents. La projection en réunion publique d’un film 3D dans le territoire n’a pas la même réception ou le même influence qu’une consultation de ce même film sur un écran d’ordinateur individuel et pareil pour une navigation interactive dans une maquette virtuelle sur Internet ou en local.
Enfin, la représentation 3D peur créer un risque de confusion généralisée entre la représentation et le représenté, le virtuel et le réel. La première critique est que ces représentations saperaient la capacité des spectateurs à discerner le réel du simulé : ce qui existe de ce qui n’existe pas.
24 Thierry Joliveau : géographe, professeur à l’Université Jean Monnet de Saint-Etienne et directeur du CRENAM – Centre de REcherche sur l’ENvironnement et l’Aménagement, (Voir le monde comme il paraît ou le rôle des visualisations réalistes dans la gestion territoriale. Nouveaux Actes Sémiotiques [ en ligne ].) Actes de colloques, 2005, Paysages & valeurs : de la représentation à la simulation.
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