Depuis la chute de Laurent Gbagbo, nul doute qu‘ils étaient encore nombreux à se poser des questions concernant sa politique. En effet, au moment où, tout le monde s‘attendait à ce que des gens comme les Généraux Mangou , Kassaraté, Brindou et autres soient écartés et mis en résidence surveillés comme d‘autres caciques de LMP (La Majorité Présidentielle) , c‘était tout le contraire. Non seulement, il semblait leur avoir pardonné mieux, ils étaient repris leurs différents commandements à la tête de leur troupe respective.
Pis, des miliciens comme Maguy le Tocard étaient en liberté et faisaient des professions de foi après avoir devant les caméras du monde entier brûlés des hommes vifs. Il est vrai que, voir ces hommes réhabilités, voir ces hommes faire des professions de foi tardives, voir ces hommes en liberté comme si de rien ne pouvait paraître incompréhensible pour le citoyen lambda voire cynique. Mais une fois de plus, le nouveau Président de la Côte d‘Ivoire nous donne ici des leçons.
Premièrement, qui veut la paix, doit être capable de se transcender, de se dépasser pour accepter l‘inacceptable. Tendre la main à l‘autre pour ensemble repartir du bon pied. Pour ne pas reconduire les erreurs du passé. Faire comprendre à son peuple que la haine est mauvaise conseillère, qu‘il n‘est jamais bon de se faire justice soi-même quand on sait quand une guerre commence mais jamais quand elle prend fin.
Deuxièmement, quand on est en charge de la destinée d‘un peuple, son peuple, seuls les intérêts supérieurs de la Nation ont la primauté sur toutes considérations personnelles. A ceux donc qui seraient tentés ou rêvent d‘appliquer la Loi du Talion : « oeil pour oeil, dent pour dent », ils devraient tous méditer cette parole issue de la bible qui dit que : « un homme coléreux excite des querelles et un homme furieux commet beaucoup de crimes. L‟orgueil d‟un homme le conduit à l‟humiliation mais celui qui est humble d‟esprit obtient la gloire » Proverbes 29 v22-23.
Il ne s‘agit pas d‘oublier mais parce que rien ni personne, ni aucune vengeance, aucune larme, aucune arme ne pourra et ne saura ramener malheureusement ceux et celles qui ont fait le voyage final ; il ne faut pas oublier, il ne faut pas les oublier mais il convient certes au prix d‘un effort surhumain de tourner la page, leur dire au revoir. Surtout leur demander de nous donner la force de pardonner à nos bourreaux, leurs bourreaux pour que revive la paix, pour que revive la cohésion sociale, pour que revive la tolérance, pour que renaisse cette fraternité, cette hospitalité qui a faits la Cote d‘Ivoire la réputation de par le monde.
Ce n‘est qu‘à ce prix, que tous ces êtres chers sans distinction aucune, sans exclusive pourront reposer en paix. Voir leur très cher pays redevenir une oasis, un havre de paix où tous ses enfants sont unis comme les doigts de la main pour regarder ensemble vers l‘avenir, ce combat pour lequel, ils ont donné leur vie ; alors, ils sauront qu‘ils ne sont pas morts pour rien. Que leur combat en valait largement la peine. De surcroît, la meilleure leçon que l‘on puisse donner à tous ceux qui ont du sang sur les mains ou ont participé d‘une quelconque manière à cette barbarie est de les laisser en vie pour qu‘ils puissent expier leurs fautes toute leur vie durant.
Alors, comme, le Dr Alassane Ouattara a eu l‘habitude de le dire : « faisons lui confiance » ! Et, comme le sphinx, faisons renaître ce beau pays de ses cendres en sachant taire les rancoeurs, les colères légitimes, les douleurs respectives pour rebâtir une Côte d‘Ivoire nouvelle, plus forte; une terre d‘hospitalité et de tolérance où règne la Paix, l‘Union, la Discipline et le Travail et faire en sorte de ne plus avoir à méditer sur la prophétie du père de la Nation Félix Houphouët-Boigny : « Le vrai bonheur on ne l‟apprécie que lorsqu‟on a perdu ». Tout en méditant par contre surtout sur l‘Ecclésiastes qui dit que : « vanité des vanités, tout n‟est que vanité».
La partie suivante sera consacrée aux leçons tirées de la gestion de la crise politico-militaire et postélectorale en Côte d‘Ivoire ainsi qu‘à la présentation des résultats, la conclusion et les recommandations.