Partons de la définition de l’analyse qualitative de Mucchielli et Paillé :
« L’analyse qualitative se présente comme un acte à travers lequel s’opère une lecture des traces laissées par un acteur ou un observateur relativement à un événement de la vie personnelle, sociale ou culturelle. » (Mucchielli, 2008 : 59)
Et selon les mêmes auteurs, « toute analyse qualitative passe par une certaine forme de thématisation » (Mucchielli, 2008 : 161). Ainsi, parmi les différentes techniques d’analyse de contenu, nous avons privilégié l’analyse thématique. Elle consiste à « transposer d’un corpus donné en un certain nombre de thèmes représentatifs du contenu analysé, et ce, en rapport avec l’orientation de la recherche (la problématique)» (Ibid : 162). Ainsi contrairement à l’analyse textuelle qui étudierait individuellement chaque entretien, nous devons ici repérer et regrouper les thèmes du corpus, en traversant tous les entretiens comme nous l’explique Bardin : « La manipulation thématique consiste ainsi à jeter l’ensemble des éléments signifiants dans une sorte de sac à thèmes qui détruit définitivement l’architecture cognitive et affective des personnes singulières. » (Bardin in Blanchet, 2010 : 96)
Y a-t-il une méthode sur laquelle nous pourrions nous inspirer ? Parmi les deux approches que nous propose Mucchielli, c’est-à-dire la thématisation continue et la thématisation séquencée, nous utiliserons la première, car elle correspond mieux à notre travail : « corpus humble et démarche plus personnelle » (Mucchielli, 2008 : 166). Cette approche consiste, par le biais de plusieurs lectures du corpus, en « une démarche ininterrompue d’attribution de thèmes et, simultanément, de construction de l’arbre thématique » (Ibid).
Bien évidemment, à ce stade de notre travail de recherche, il s’agit de nous servir de ce qui a déjà été fait afin de faciliter cette thématisation. En effet, la formulation de notre problématique, le cadrage théorique, la finalisation de notre guide d’entretien et les entretiens eux-mêmes nous ont permis de poser les principales questions. Quelques réponses ont également déjà émergé et prennent la forment de nos trois hypothèses. Celles-ci vont s’affiner et devenir les thèmes principaux autour desquels vont se regrouper des thèmes subsidiaires et des sous-thèmes. Pour rester objective, la thématisation doit être exhaustive. En effet, il ne faut pas chercher à confirmer les hypothèses :
« … il ne s’agit plus seulement de repérer les thèmes, mais également de vérifier s’ils se répètent d’un matériau à l’autre et comment ils se recoupent, rejoignent, contredisent, complémentent… » (Mucchielli, 2008 : 162).
De ce travail de thématisation, nous avons obtenu un arbre thématique représenté à l’annexe 4 (p. 91)