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4.2.9 La position des Ambassadeurs et les chefs religieux(194) :

Mgr Ambrose Madtha, le Nonce apostolique, accompagné du patron de l`ONUCI, M. Choi, avait rencontré le jeudi 09 décembre 2010 au palais du Golf, le président déclaré par la Commission électorale indépendante (CEI), Alassane Ouattara. Il avait dit être porteur d`un message de paix. Cette démarche du chef du corps diplomatique était pleine de sens, et l`on devrait en déduire que la voix privilégiée pour sortir de l`impasse politique née des élections, c`était la discussion.

Le Nonce apostolique qui avait engagé ces missions de bons offices entre les deux camps pour « trouver la vérité », mais surtout une solution pacifique à cette crise, le faisait, on l`imagine, avec la caution et la bénédiction de ses pairs diplomates. Également de la grande famille de la communauté internationale, dont les discours, au départ très corsés, étaient orientés vers la recherche d`une solution concertée à la crise ivoirienne.

Le conseil de sécurité de l`ONU avait en effet invité « toutes les parties prenantes ivoiriennes à faire preuve d`un maximum de retenue et à travailler ensemble pour restaurer une paix durable et encourager la réconciliation politique du pays ».

En clair, la montée en première ligne de ces hommes de l`ombre n`était pas ex nihilo. Elle semblait ainsi proscrire tout recours à la force ou tout affrontement dans le règlement du conflit ivoirien. Plus question de manifestations violentes de militants de l`opposition dans les rues, face aux forces de l`ordre décidées à freiner tout fauteur de trouble, avec pour conséquence des morts et des blessés. Selon des sources bien informées, le docteur Alassane Ouattara avait lui-même invité ses militants, décidés à l`installer au palais du plateau en passant par la rue, à mettre fin à toute manifestation et à laisser le politique se charger du dossier.

De son côté, Laurent Gbagbo avait envoyé des signaux à Alassane Ouattara. « Asseyons-nous et discutons », avait-il dit, tendant ainsi la main à son adversaire. Les hommes de Dieu aussi jouaient leur partition. Outre les prières, les jeûnes, les déclarations d`apaisement, les chefs religieux avaient décidé d`aller à la rencontre des deux hommes.

Trois archevêques conduits par le président de la conférence épiscopale, Mgr Joseph Aké, étaient à cet effet chez le chef de l`Etat Laurent Gbagbo. « Les échanges que nous avons eus, nous amènent à espérer la fin prochaine de la crise. Et l`ouverture qu`il a faite d`aider lui-même à dénouer la crise, nous réconforte tous et nous attendons d`ici là, de pouvoir faire des propositions pour que nous puissions sortir de cette situation », avait indiqué l`homme de Dieu, soulignant qu`ils attendaient « des propositions concrètes », avant d`aller rencontrer les autorités du Golf.

Le bras de fer que les deux candidats au second tour de l`élection présidentielle en Côte d`Ivoire avaient engagé autour du fauteuil présidentiel, perdait à petits pas de son intensité pour laisser la place à la négociation. Même si les deux hommes ne s‘étaient pas encore assis autour de la même table pour discuter, les perspectives paraissaient bonnes, vu les volontés affichées des ambassadeurs et des chefs religieux de privilégier le dialogue.

194 L’Inter – 13/12/10« J`ai demandé au président Gbagbo de trouver une solution pour sortir de la crise ; il est d`accord. Il est aussi d`accord qu`on doit trouver la vérité ». Mgr Ambroise Madtha, chef du corps diplomatique accrédité en Côte d`Ivoire, a fait cette déclaration à sa sortie d`audience le vendredi 10 décembre dernier avec le chef de l`Etat Laurent Gbagbo au palais présidentiel.

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