La première étape porte sur le choix modèle à effet adéquat pour conduire notre estimation. En effectuant le test de Hausman, nous avons retenu le modèle à effet aléatoire.
Ainsi, la forme fonctionnelle du modèle est estimée en y introduisant des variables muettes. Dans l’application du test, nous faisons des estimations pour les taux de 7%, 8%, 9%, 10% et de 11%.
Récapitulatif des résultats des estimations
Tableau 2:résultats des régressions économétriques
Analyse
Au regard de ces estimations, nous constatons qu’au-delà des taux de 7% et de 8% l’inflation influence négativement le taux de croissance économique mais a un effet non significatif en dessous de ceux-ci (Voir tableau ci-dessus). A 9%, 10% et 11%, l’effet négatif du taux d’inflation sur le taux de croissance économique apparaît tant en dessous qu’au-delà.
En nous référant au cadre empirique du modèle utilisée à savoir le modèle à effet de seuil, nous pouvons penser que le seuil s’il est un nombre entier naturel est soit 7 ou 8%. En fait, l’effet change passant d’une réaction non significative à un impact négatif selon que le taux soit en dessous ou au-dessus de cette valeur. Ainsi, nous devons introduire un autre critère qui nous permettra de choisir entre ces deux valeurs (7et 8%) le seuil de d’inflation dans la zone UEMOA.
Selon Hansen (1999), dans cette situation, nous devons choisir le seuil d’inflation en recherchant parmi ces deux taux, celui qui permet dans la régression de minimiser la somme des carrés des résidus (SCR).
Ainsi en régressant le modèle pour les taux de 7 à 8%, nous calculons la somme des carrés des résidus pour chaque niveau.
Nous obtenons ce qui suit :
Tableau 3 : Présentation du seuil choisi
Nous remarquons que la somme des carrés des résidus au taux de 8% est plus petite que celle au taux de 7%. Autrement dit, le taux d’inflation de 8% est d’un point de vue statistique est celui qui minimise les erreurs lors de la tendance moyenne (estimation) de notre échantillon.
En somme, le seuil d’inflation de 8% peut être considéré comme le seuil optimal en dessous duquel, l’inflation dans la zone UEMOA n’est pas significative et au-dessus duquel elle entrave la croissance économique. Ce résultat corrobore l’étude de Kahn et Senhadji (2000) selon laquelle le seuil d’inflation des pays en développement se situe entre 7 et 11%.
Interprétation
L’impact de l’inflation sur la croissance économique se transmet par le système financier. Le système financier de l’UEMOA encore embryonnaire pourrait expliquer le seuil d’inflation de 8% de cette zone. En effet, la théorie enseigne que l’inflation nuit à la croissance économique en détruisant l’épargne. La zone UEMOA, comme l’ensemble des pays en développement est caractérisée par une faible mobilisation de l’épargne. A contrario, les pays développés sont plus sensibles à la hausse des prix. Ceci pourrait expliquer pourquoi, les pays de l’UEMOA ont un seuil plus élevé qui s’établit à de 8%.
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