Dans ce travail le niveau de rentabilité est évalué par rapport à la marge brute (MB) obtenue et par rapport à la valorisation du travail (VT).
Tableau 4 : évolution de la marge brute et de la valorisation du travail suivant le prix aux producteurs
La marge brute aussi bien que la valorisation du travail varie à la fois suivant le niveau de prix et suivant l’année de production. Pour les années où le rendement est inférieur à 600 kg / ha (rendement moyen de la zone) et un prix inférieur à 400 FCFA, la MB est négative. Pour certaines années la MB reste très faible voir négative même pour un prix aux producteurs élevé. Il s’agit ici des années qui suivent chaque année de recépage (an9, an14 et an19). Ces années sont caractérisées par des dépenses aussi importantes avec des rendements très faibles. Pour les années de bonne récolte (rendement supérieur ou égal à 600 kg / ha), la MB reste positif même pour un prix aux producteurs légèrement supérieur 400 FCFA (Figure 5). C’est le cas des années 4 à 7, des années 10 à 12 et des années 15 à 17 dans notre modèle.
MB800 = Marge Brute pour rendement égale à 800 kg/ha
MB600 = Marge Brute pour rendement égale à 600 kg/ha
Figure 5 : Evolution de la marge brute suivant le prix aux producteurs
D’une façon générale, la figure 5 illustre l’augmentation de la MB suivant le prix d’achat du produit. Cette augmentation de la MB suivant l’évolution positive du prix est un fait évident.
L’importance ici est de savoir à partir de quel prix la MB devient importante pour le producteur (figure 6).
VT600 : Valorisation de la journée de travail dans le cas où le rendement est égal à 600 kg / ha
VT2800 : Valorisation de la journée de travail dans le cas où le rendement est égal à 800 kg / ha
Figure 6 : Comparaison entre la valorisation du travail et le SMAG
La figure 6 illustre la valorisation de la journée de travail (VT) comparée au salaire minimum agricole garanti (SMAG) journalier du pays suivant l’évolution du prix aux producteurs. Pour un prix au producteur inférieur ou égal à 400 FCFA, VT600 est négative, ce qui signifie que l’allocation du facteur travail à la culture de café dans ces conditions n’a pas été, non seulement rentable mais constitue également une perte pour le producteur. La VT600 est inférieur au SMAG pour un prix au producteur inférieur à 860 FCFA et devient supérieur au SMAG lorsque le prix au producteur est supérieur 860 FCFA. De cette remarque, il ressort que pour un rendement de 600 kg / ha, la culture de café ne devienne compétitive que lorsque le prix d’achat du produit café se situe au-delà de 860 FCFA autrement dit si la marge brute est supérieur à 265 840 FCFA. Pour ce qui est du cas de VT800, elle devient nettement supérieure au SMAG contrairement à VT600, déjà à partir du prix au producteur égal à 650 FCFA, soit à partir d’une marge brute égale à 259 160 FCFA. Ce qui suppose qu’à part le prix d’achat, le rendement joue énormément sur la rentabilité d’une culture. Ainsi en comparant VT600 et VT800 pour un même niveau de prix aux producteurs, il apparaît plus avantageux pour les caféiculteurs de chercher à augmenter leurs marges brutes en agissant sur le rendement que de s’attendre à un prix d’achat très élevé.