Alassane Ouattara, reconnu à l‘extérieur comme président ivoirien, avait déclaré lundi soir le 01 janvier 2011 à Abidjan que pour lui « les discussions sont terminées » et avait appelé son rival Laurent Gbagbo à « quitter le pouvoir », après un entretien avec quatre émissaires africains.
« Pour nous, les discussions sont terminées », avait déclaré à la presse M. Ouattara, à l‘issue de plus de deux heures de discussions avec les émissaires de l‘Union africaine (UA) et de la Communauté économique des Etats d‘Afrique de l`Ouest (CEDEAO). Ces émissaires « vont retourner voir M. Gbagbo pour lui dire: 1) qu`il doit reconnaître les résultats de la Commission électorale indépendante (CEI) certifiés (par l`ONU), 2) reconnaître que je suis le président élu, le président légitime de la Côte d`Ivoire, 3) qu‟il doit quitter le pouvoir dans les plus brefs délais », avait-il ajouté.
M. Ouattara, retranché au Golf hôtel d`Abidjan avec son gouvernement, avait rejeté la mise en place d`un “comité d‘évaluation” de la crise postélectorale, proposée par son adversaire. « Nous connaissons bien Gbagbo, c‟est une stratégie pour pouvoir gagner du temps et apporter des armes avec des mercenaires et miliciens pour tuer d‟honnêtes citoyens », avait-il affirmé. « Nous sommes contre toute possibilité de lui donner à nouveau du temps. Les émissaires de la CEDEAO et de l‟UA nous ont bien compris », avait ajouté M.Ouattara, qui les avait rencontrés en compagnie de son Premier ministre Guillaume Soro.
« Si M. Gbagbo ne quitte pas le pouvoir, bien entendu la CEDEAO utilisera tous les moyens, y compris la force légitime, comme ils l‟ont dit, pour que le président élu que je suis puisse s‟installer dans ses fonctions pleines et entières » avait-il ajouté, précisant que ce n‘était pas à lui « de donner (un) ultimatum », mais à la CEDEAO. « Nous verrons la suite en fonction de la position de M. Gbagbo », avait-il dit. « Evidemment pour la paix, nous serions peut être amenés à envisager quelques possibilités, mais il faut qu‟il reconnaisse le résultat du scrutin. Qu‟il quitte ses fonctions usurpées », avait-il lancé, sans plus de précision.
Le Premier ministre kényan Raila Odinga, envoyé par l`UA, et les présidents Boni Yayi (Bénin), Ernest Koroma (Sierra Leone) et Pedro Pires (Cap-Vert), mandatés par la CEDEAO, avaient eu dans la soirée un nouvel entretien d‘environ une heure avec Laurent Gbagbo au palais présidentiel, après une première rencontre dans l`après-midi. En prenant congé de M. Ouattara, M. Odinga avait déclaré: « Nous avons eu une discussion très utile avec le président Ouattara et son équipe et nous allons retourner rencontrer M. Gbagbo ».
206 Afp – 03/01/11
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