Les résultats du premier tour auraient pu semer ne serait-ce que le début d‘un doute dans son esprit. Avec un peu plus de 38% des suffrages, il était arrivé en tête devant Alassane Ouattara, qui avait totalisé un peu plus de 32%. Or Laurent Gbagbo croyait dur comme fer qu‘il serait élu dès le premier tour, mais il digère vite cette petite contrariété. D‘autant que, dans son esprit, le président du Rassemblement des républicains (RDR), Alassane Ouattara, était l‘adversaire rêvé. Un brillant technocrate certes, mais un «piètre politique» dont il ne ferait qu‘une bouchée. Et ce fut sa deuxième erreur.
Contre toute attente, l‘ex-directeur adjoint du Fonds monétaire international (FMI), connu pour être un homme policé, réservé, plutôt introverti et presque trop gentil, fend l‘armure et fait une excellente campagne. Au cours de laquelle, totalement métamorphosé, il se lâche. Au point de chanter et de danser en bras de chemise juché sur une estrade au cours d‘un meeting dans un quartier populaire d‘Abidjan. Comme si sa longue traversée du désert l‘avait endurci et bonifié.